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Le journal de mamie Paulette : 8 août 1942

sommaire du journal

Mondoubleau – Courtalain – Bonneval = 50 km      Total = 404 km

Ce matin réveil à 7h1/2. Nous sommes disposes étant propres, ayant bien dîné et bien dormi. Une fois prête, je descends payer. Vu le bon marché des prix j’accepte avec joie le petit déjeuner qu’on nous propose.

Café au lait substantiel / pain et beurre en coquille

En passant dans la salle à manger d’hier au soir nous mettons nos doigts dans un compotier de crème, qu’avaient laissé ceux à qui on l’avait servi !.. C’est la première crème nature.

Cette fois nous sommes lestées pour partir avec l’espoir fervent de revenir. La route est plate, sans panorama, la terre est blanche, sèche, et ne fournit guère que de l’avoine à paille courte. Pourtant un beau point de vue, d’ailleurs signalé sur la carte, nous surprend à une descente. Nous avons revu la courte queue blanche d’un petit lièvre roux qui traversait la route, et plusieurs troupeaux de moutons paissent des prés secs et jaunes. Nous sommes loin des gras pâturages de la Sarthe, et nous pensons que la zone riche est définitivement passée.

Arrivé à Courtalain à 10h1/2. Des parisiens en nombre y sont installés. D’ailleurs la ville est coquette et possède un beau château (occupé), une adorable rivière à son entrée. Le premier hôtel où nous nous arrêtons faisant pension, ne peut nous recevoir. Celui de la gare nous promet un repas pour midi 1/4. Nous occupons notre temps à nous promener dans la ville jusqu’à l’heure du repas (catégorie D)

Carottes râpées en salade / Veau rôti (2 tranches par personne) / Purée abondante / Fromage.
Le tout pour 300 g de pain. Décidément nous sommes encore en pays riche. Il est vrai que nous avons perdu la mauvaise habitude qui consiste à demander ce qu’il faut donner comme tickets.

Nous sommes près de Bonneval et décidons d’y aller. En effet nous pensons y trouver mon oncle et dîner avec lui. Mais il fait très chaud après déjeuner et nous ne pouvons rouler. Aussi nous nous arrêtons sur la route près de Courtalain, ouvrons notre valise, sortons nos tricots et travaillons jusqu’à 4h sur le revers d’un fossé. Nous étonnons tout juste les 2 ou 3 cyclistes qui passent.

Puis nous reprenons la route, monotone. La terre est blanche, sèche, pauvre en ressources puisqu’il y a tout juste des champs d’avoine et du trèfle. Quelques ruches nous annoncent notre arrivée dans un pays de miel.

Nous atteignons enfin Bonneval après avoir traversé Logron où nous demandons du fromage et achetons notre pain.
Arrivées à 5h1/2 nous cherchons la rue Herisson, apprenons que mon oncle travaille au Gault Saint-Denis et ne rentrera que par le train de 8h1/2. A l’hôtel où nous prenons une chambre, nous nous habillons puis allons l’attendre à la gare. Curieuse impression d’aller attendre l’arrivée de quelqu’un dans une gare inconnue. Le train a du retard et arrive à 9h. Nous dînons tous trois à son restaurant habituel.

Potage légumes / Tranches de veau (2 par personne) / Purée très abondante / Prunes.

Nous terminons la soirée par un petit tour dans Bonneval. Un manège y fait un bruit d’enfer. En bous quittant à la porte de l’hôtel, mon oncle nous donne rendez-vous pour le petit déjeuner du lendemain à 8h1/2 à son hôtel.

Temps : superbe
Santé : excellente

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