Château-du-Loir – Ecommoy – Couture sur Loir = 93 km total = 835 km
Quelle nuit !… Pour une fois nous maudissons et le toit et le lit qui nous abritent. A peine la lumière donnée dans notre chambre et nos pieds posés sur le parquet voilà que les avant-gardes puces nous attaquent. Jeannine en a une dans chaque main et j’en prends encore sur ses socquettes.
Inutile de dire que nous nous précipitons sur le lit, le considérant comme un refuge. Quelle erreur est la nôtre ! jusqu’à 2h1/2 du matin nous restons éveillées rallumant l’électricité chaque fois que l’ennemi se fait sentir dans un endroit bien déterminé. Enfin, fatiguées sans doute, nous nous endormons tout en nous grattant. Cependant notre sommeil est léger !
A 4h1/2 je suis debout pour faire pipi. A 6h1/2 je veux sortir pour aller aux WC. Les 2 fois je réveille Jeannine : la 2ème fois d’ailleurs est pour nous branle-bas de combat. Nous nous précipitons pour nous habiller sans même nous débarbouiller et nous quittons avec joie ce logis inhospitalier.
Il est très tôt et il fait un temps délicieux sur la route. Quoique nous roulions doucement, nous arrivons à Ecommoy – où nous voulons déjeuner – à 8h1/2. Après avoir commandé notre repas de midi, nous y prenons notre petit déjeuner : café au lait, pain et beurre.
Pour occuper notre temps nous décidons de faire le circuit Ecommoy – Mayet – Pontvallain – Ecommoy ; et comme les allemands ont quitté le pays, je conduirai Jeannine à l’allée de Fontenailles sur laquelle se trouvait notre cantonnement.
La promenade à travers les bois de pins est très agréable. Seul le chemin du retour est mal apprécié car il est caillouteux et nous ne pouvons regarder le chemin et admirer le paysage. Nous remarquons cependant un bois complètement rasé, chose que nous n’avions encore jamais vue ; et une espèce d’exploitation du combustible formé par la décomposition des aiguilles de pins.
Revenues à Ecommoy, nous laissons nos vélos à l’hôtel et allons avenue de Fontenailles manger des mûres. Les 2 élèves du lycée sont toujours là et celle qui est au bureau de tabac dit bonjour à Jeannine. Tout près se trouve le pâtissier auquel nous rendons visite.
Au restaurant nous attendent :
pommes de terre / charcuterie en salade / tranche de veau / frites / fromage blanc / prunes et poires
Deux heures sont passées quand nous quittons ce merveilleux séjour. Il faut maintenant trouver une chambre, mais puisque les allemands sont partis, nous pensons que c’est chose facile.
Pour changer de chemin nous passons par Marigné, la forêt de Bercé. Mais, comme cette fois, nous ne suivons pas la route principale, les chemins ne sont pas fameux. De plus ils montent et descendent sans cesse… Nous décidons donc de quitter la forêt et de continuer par la route jusqu’à La Chartre, fixée comme but de voyage.
Mais en arrivant dans cette ville, rien qu’à voir tous les parisiens qui s’y promènent, nous comprenons qu’il faudrait une fameuse chance pour que nous trouvions une chambre. En effet c’est impossible aussi nous continuons notre route, nous arrêtant à chaque petit trou que nous croisons. Toujours rien !..
Après Poncé, je rencontre sur la route : … Christiane Balligeau ou celle qui le fut puisqu’elle nous montre son bébé. Elle est à Couture-sur-Loir où elle pense que nous devrions trouver à dormir. Nous nous y précipitons sans grand espoir pourtant. L’hôtel est plein, les maisons particulières aussi. Nous nous décidons à demander dans une ferme. On m’en indique une : ce soir nous dormirons dans une grange sur un matelas de paille et entre deux couvertures.
Nous passons nous laver au bord du Loir, mais nous nous arrêtons en route au lavoir. Depuis 2 jours nous avions bien besoin de ce nettoyage.
Baptême ce soir à Couture, comme ce matin à Ecommoy, où, suivant la tradition, des dragées furent jetées à la sortie.
Dans la ferme nous venons de boire 2 verres de lait !..
Il fera sûrement meilleur cette nuit, dans notre lit, que la nuit dernière. Seuls, les beuglements des vaches, les gloussements des poules pourront nous gêner.
Temps : très lourd, ciel magnifique ce soir
Santé : nouvelles cloques, sans coup de soleil, toujours sur Paulette (bras et cuisses)
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