texte de Zoé
cliquer sur les photos pour les agrandir
C’est à Rémuzat en Drome Provençale dans le Village-club Les Lavandes que nous passerons le week-end grâce à notre GO Francis. La plupart de mes amis cyclos rouleront le vendredi, Pour ma part, je ne rejoindrai le CTG que le vendredi soir. C’est donc un récit un peu tronqué que je vous propose.
Samedi 7 octobre, les groupes s’éparpillent au départ des Lavandes. On laisse les grands parcours partir avant de nous élancer pour le moyen. À l’ombre dans les gorges de Saint May, ça caille ! Après un tunnel semi-ouvert, on descend la vallée de l’Eygues avant de prendre à droite, la route qui grimpe aussitôt vers le beau village perché de Villeperdrix.
Ça se réchauffe vite au soleil qui illumine le village. Avec Martine et Gigi, on continue à s’élever en lacets pour atteindre sur les flancs d’Angèle, le hameau de Léoux. Passée “la capitale”, il faut encore se taper un beau raidillon pour atteindre le col de La Pertie.
Plus qu’à redescendre pour rejoindre la route d’Arnayon. Ça remonte tranquille jusqu’à la partie des marnes, un peu plus pentue que je connais pour l’avoir franchie dans mon jeune temps. Une ferme et on arrive au col de Pré Guitard, un des premiers cols à vélo avec mon père et ma sœur. Juste après, on trouve une bonne aire de pique-nique avec vue sur les Trois Becs, m’indique Dominique.
Comme je suis à plat, je veux parler du pneu et non de mon état de forme, je laisse le groupe poursuivre par le col de Lescou et Saint-Nazaire-le-Désert pour redescendre direct sur La Motte. J’entraîne dans ma débauche Nicole qui n’a pas trop envie de forcer aujourd’hui.
Du coup, on se retrouve toutes les deux à buller dans le village de mon enfance. Un peu un retour aux sources, on passe devant la maison de ma tante, de ma grand-mère paternelle, la montée des Aires, le cabanon de mon père. Sur le chemin de ce dernier, on va jusqu’au bout et revient par un passage à gué où on n’hésite pas à y plonger nos pieds, quitte à en oublier les gants de Nicole ! On fait une halte au magasin un peu bazar de Poussière de Lune, hélas fermé comme le Chouette café, pas chouette !
On est sauvé par la cave des Gourmands Gourmets qui ouvre et veut bien nous servir un café que l’on déguste sur une table ronde, fond de tonneau, rustique. Retour par Cornillon où on passe une petite montée avec vue sur le plan d’eau de l’Oule du Pas des Ondes avant de se laisser descendre sur Rémuzat et le centre des Lavandes où le groupe ne nous a pas attendu pour butiner qui une glace qui une bière.
Dimanche 8 octobre, tous à La Charce pour un circuit en étoile avec les trois cols à gravir en partant du village. Le grand parcours va faire les trois : Prémol, Tourette et Fromagère. Notre groupe plus modeste commence par Prémol. Le début est assez pentu dans les marnes avant de s’élever plus en douceur dans les pins. En passant, des sonnailles de moutons bien gardés par des patous tintent agréablement. À Establet, nous pouvons nous abreuver à la fontaine Pissarrote. Ça monte ensuite régulièrement jusqu’au col en traversant le village de Bellegarde-en-Diois.
On se regroupe au sommet. À la redescente, on croise le trio des costauds qui ne font pas “semblant” ! Pour une fois, le relief m’est favorable et je peux enfin me venger et doubler Marie et sa “mobylette” !
Au retour à La Charce, comme la selle me fait mal, je laisse le groupe poursuivre leur quête de cols à proximité du village pour visiter le Serre de l’âne. On y fait pas une balade à dos d’âne mais dans le temps sur ce site géologique. Avant était la mer. À l’ère secondaire, on serait sous l’eau ! Différentes ammonites y sont présentées. Incroyable d’avoir sous nos yeux, ces fossiles, mollusques sous-marins d’il y a quelques millions d’années !
Les panneaux didactiques nous enseignent sur les différentes phases qui ont façonné le relief actuel. D’abord la poussée de la plaque africaine a entraîné les pissements est-ouest comme Angèle. Une autre poussée a donné naissance aux plissements nord-sud et fait surgir les Alpes. Le col de La Pertie ou la vallée de l’Oule en sont le résultat. La dernière époque est celle de l’érosion.
Sur la falaise du site, on distingue les couches de marne grise et de jaune calcaire. Chaque alternance résulte d’une accumulation de sédiments au cours de 20000 ans. En parcourant la falaise de 50 m, on remonte ainsi de 5 millions d’années !
Après ce voyage époustouflant dans le temps, je visite le vieux village perché de La Charce. Par la place du Battage, je grimpe jusqu’au château Renaissance aux belles fenêtres à méneaux.
J’y lis sur un panneau l’histoire de Phillis de La Charce, l’héroïque résistante face aux troupes de Victor-Amédée II, prince de Piémont et duc de Savoie, envahissant le Dauphiné.
Zoé s’y croit. Zoé de La Charce !
Je redescends par la Mairie, lieu des anciennes écuries et une ruelle pittoresque sentant bon la lavande.
Finies les visites cool, je bascule dans la cata car je ne retrouve plus mon sac à dos avec tous mes papiers ! J’ameute tout le club, on refait le tour avec Gigi mais rien, pas de sac à dos tombé sur la route ou laissé au bas du village. J’abandonne la recherche en quittant mes copains et copines du club qui retourne à Grenoble et m’arrête au bar de Saint-May en terrasse, au pied de la tour couronnant l’imposant rocher au front plissé et apprécie une bière après cette éprouvante secousse.
Miracle ! Un appel au téléphone. C’est un monsieur. Il me dit qu’il a retrouvé mon sac à dos à La Charce. La Charce, la chance ! Je fais tout de suite demi-tour et reviens dans le village. Au château, me dit-il, pour le rendez-vous. C’est Fabien, tatouage au bras, qui me tend mon sac. Je fonds en larme en lui offrant une bouteille de vin. Vous êtes mon héros du jour, je lui envoie en texto, jamais je ne vous oublierai !
Bye bye les copains du CTG, Merci à Francis pour ce beau week-end drômois qui s’est bien terminé !
Commentaires récents