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Le journal de mamie Paulette : 12 août 1943

sommaire du journal

Chalais – Laroche-Chalais – Aubeterre – Ribérac = 55 km      total = 203 km

Départ de Chalais à 9h passées. Le paysage est vert et toujours vallonné. De nombreux noyers bordent la route, mais nous ne pensons qu’à les contempler. Pourtant au dernier – comme si nous l’avons senti – nous ralentissons et ramassons quelques fruits.
La route tourne autour de Parcoul, et, avant d’y arriver, nous arrêtant sur un pont, nous contemplons la première vraie rivière : la Dronne.
Nous la retrouvons, plus large, à Laroche-Chalais. Nous sommes alors à 108m d’altitude et surplombons un merveilleux paysage. Le coup d’oeil valait la peine de faire le détour.

De Laroche-Chalais à Saint-Aulaye, la route monte et descend sans cesse. Nous en faisons un bout de compagnie avec un jeune homme qui s’étonne de notre forme, après nous avoir fort aimablement indiqué  notre chemin que nous ne lui demandions même pas. Les gens sont merveilleusement accueillants et bavardent avec joie. Nous apprenons alors que la ligne de démarcation n’est pas à Laroche, mais à Ribérac.

A Saint-Aulaye, déjeuner trop lentement servi pour que nous l’appréciions. De plus, une bordelaise qui s’impose à nous, nous gêne encore.

salade de tomates et concombre / bouillon / omelette à l’oseille / pommes de terre à l’ail / pomme + 1 gr. de raisin dû à notre voisine

A Saint-Aulaye encore, nous allons au bord de la rivière, mais la présence inopportune de cette fameuse bordelaise nous empêche de nous baigner. Nous ne la quittons enfin qu’à 4 km de là, après avoir vu défiler force noyers auxquels il nous était interdit de penser. A partir de ce moment, les noyers n’ont plus de noix et si ce n’étaient quelques passages à travers des forêts, la route manquerait d’agrément.

Arrivée à Ribérac. Recherche difficultueuse d’une chambre. Grâce encore à l’amabilité d’un habitant, nous coucherons pourtant dans un lit. Quant au dîner, malgré l’inquiétude de notre aubergiste, nous ne nous inquiétons guère.
Nous allons à la piscine, installée depuis un an environ, et annoncée sur la route par 2 drapeaux tricolores (on n’est plus chiche ici de cette décoration puisque Jeannine a vu la place du Mal Pétain – écrite bleu foncé, sur fond blanc, bordé rouge –
Mais cette piscine, si elle a une eau merveilleuse,  à la vue, manque de cabines. Il faut se déshabiller sur place et cela, nous en sommes incapables. Nous repartons donc aussi sèches qu’à l’arrivée.

Dîner : bouillon avec pain en quantité / Salade de tomates et concombres / omelette aux pommes de terre / pomme

Nous avons vu aujourd’hui nos premières oies, marchant bien en rang près de leurs gardiens, nos premiers palmiers.
Nous avons passé la ligne de démarcation sans même nous en apercevoir. Heureusement le douanier – car c’en est un – qui nous a conduit à notre hôtel, nous explique où elle était : dans les bois juste avant Fayes. Nous avons d’ailleurs dîné de compagnie avec des douaniers et des gendarmes.
Voir vers écrits sur les pierres près du cimetière.

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