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Le journal de mamie Paulette : 12 août 1942

sommaire du journal

Sambin – Chaumont – Amboise – Bléré – Chenonceaux – Sambin = 74 km      total = 638 km

Petit déjeuner ce matin : café noir / pain beurré

Puis nous partons pour Chaumont. Nous admirons encore les champs de tabac, qui, même au soleil levant, parfument notre route. Nous longeons une rivière très ombragée, comme toutes celles de la région, et nous constatons que tous les pâturages sont maigres, même ceux situés près de l’eau. Il est vrai qu’il n’a pas plu dans cette région depuis 2 mois. Les paysans se désespèrent de tout voir sécher. D’ailleurs nous avons vu des topinambours en pitoyable état.

Arrivée à Chaumont pour la visite de 9h qui d’ailleurs commence à 9h1/2. Nous en profitons pour bien nous promener dans le parc qui est magnifique. Seul le ciel est gris, et lorsque, avant d’entrer, nous avons été jusqu’au bord de la Loire voir ce qui reste du pont, quelques gouttes sont tombées.

La visite du château est intéressante à cause des meubles de l’époque qu’il renferme, mais elle est assez courte, même en allant voir les écuries de luxe. Dans le parc nous admirons le pont rustique si bien imité qu’au premier abord on le croit réellement fait dans un arbre.

De là nous filons rapidement vers Amboise sans cesser de longer la Loire. Le temps tend à se lever. Arrivée à 11h1/4, nous cherchons un restaurant, faisons tous ceux d’Amboise sans parvenir à trouver une place. Comme hier, nous nous résignons au pain, au beurre et aux fruits que nous mangeons sur la Loire. Puis comme il faut attendre 2h1/2 pour visiter le château, nous achetons des cartes postales et des journaux.

La visite du château est encore rapide puisque la moitié en est occupée. Comme sa situation stratégique a commandé de tout temps la vallée de la Loire, (de la terrasse on apprécie la largeur de l’horizon à 60 km puisqu’on voit les tours de la cathédrale de Tours) à la guerre de 40, l’état-major de l’armée française y avait installé un blockhaus. Le résultat est les dégâts dus au bombardement. Dégâts très appréciables et dont actuellement on n’envisage pas la restauration. Ici, comme à Blois, on n’admire que les murs de quelques salles, mais on apprécie surtout la belle vue qui s’étend de tous côtés.

Puis, en traversant la forêt d’Amboise, nous partons jusqu’à Bléré car nous voulons atteindre la ligne de démarcation pour admirer de loin la France libre. Nous nous arrêtons quelques instants à 2 ou 3 m de la ligne, puis nous revenons sur nos pas pour nous diriger sur Chenonceau, quoique nous sachions qu’il ne peut être visité, étant en zone libre.

Maintenant nous ne voyons plus que des vignes qui s’étagent sur les coteaux , et des affiches nous invitant à visiter des caves de la région. Comme nous supposons que la dégustation gratuite n’a plus lieu, nous passons sans entrer. Cependant ces caves, comme beaucoup d’habitations que nous voyons depuis Chaumont sont creusées à même le roc. Nous espérions pouvoir dîner à 6 km de Sambin, à Pont-Levoy, mais tout est pris. Nous dînons donc ce soir de pain, beurre, fromage de chèvre et fruits.

Temps : très beau l’après-midi
Santé : les coups de soleil sur mes cuisses commencent à cloquer.

Omission :
1) A Amboise, sur la place du château, Jeannine voit un jeune homme avec qui elle suivait les cours de librairie. Que le monde est petit !
2) Dans notre petit café de Sambin, la marchande arrive à avoir un rab de 3, 4 ou 5 paquets de tabac par mois – ce qui lui sert !..

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