Lundi 17 aôut 1942 : Lettre de la maman de Paulette à ses filles
Vous avez oublié que les 15 et 16 août étaient fériés et qu’il n’y aurait pas de courrier. Aussi votre lettre n’est arrivée que ce matin après moi, car j’étais là à 8h1/2. Nous ne sommes pas plus partagées que vous question pain.
J’achète un pain de 700g que je coupe en trois afin qu’il me fasse 3 jours ! Votre père fait de son côté des efforts plus que considérables pour arriver à la ration. Plus de casse-croûte, plus de goûter. Dans ces conditions, si vous rentrez avant le 31, arrangez-vous pour revenir avec vos tickets de pain pour les derniers jours du mois.
En effet on a lancé une bombe sur le lycée de la rue des Maraîchers et si vous n’étiez parties une heure plus tard il aurait été impossible de passer le coin de la rue.
A part cela, tout va pareil. Une sécheresse qui n’arrange rien, les tomates rougissent mais les fleurs des haricots tombent désespérément. Je fais la navette entre Paris et Orsay, mais je n’ai pas le courage de faire du réassortiment en librairie.
Je pars d’Orsay souvent chargée et je rentre à Orsay toujours les deux bras pleins et je trouve la rue de Paris bien longue à monter.
Depuis vendredi, Mémé et Jean-Pierre sont à Paris. Je ne sais quand ils vont revenir. J’ai les soins de la lapine !!!…
J’ai eu des nouvelles de Mme Albouy O. Elles sont bien rentrées à Evany
Je suis bien contente que vos vacances se passent comme vous le désirez. Pour nous deux c’est toujours pareil. La vie à Orsay ou à Paris n’est guère différente, un peu plus fatigante c’est tout. Départ très tôt le matin, coucher plus tard, voilà toute la différence…
J’attends Madame Philibert pour la lessive.
Je vous quitte en vous embrassant bien toutes deux.
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