Le Col de Mais en octobre – sortie du lundi 25 octobre 21

Les aiguilles d’Arves surveillent Daniel

Au départ, il y a eu ce papier récent de Lucien sur le site du CTG*-1. Celui-ci explique de façon détaillée le parcours pour se rendre à vélo au Col de Mais, au dessus des 2 Alpes. Son article s’adressait surtout aux « chasseurs de col » cherchant à engranger pour leur collection personnelle, des « cols de plus de 2000 mètres d’altitude », et si possible des originaux ou des inédits. Mais il n’en fallait pas plus pour allécher certains de nos Gentle Organizers, chasseurs de leur coté d’ABA (Anticyclone Bienveillant Automnal).

C’est ainsi qu’à l’invitation de Jules, une quinzaine de cyclistes du lundi, aventuriers opportunistes, mordirent à la promesse d’alpages ensoleillés.

Sous le conseil de Lucien le précurseur, le départ pouvait se faire depuis le barrage du Chambon (1043m), pour se préchauffer sur la route menant à la station. Deux apprentis-aventuriers, que l’on ne nommera pas ici, ont préféré tout de même moduler ce conseil en partant plus haut, du village de Monts de Lans. L’ambiance était plutôt frisquette à l’ombre (), et tandis que le gros de la troupe franchissait les deux kilomètres qui les amèneraient à Mont de Lans (1259m), les deux « anti-barrage », pour se réchauffer tournaient sur le giratoire de la D213 marquant l’entrée facultative à ce village.

L’avant-garde du groupe les a cueillis au passage, pour les amener 1km plus haut, à l’embranchement avec le hameau de Bons dont la signalétique routière complète avec la mention « la Romaine »*-2. Ce petit carrefour présentait un petit spot ensoleillé, propice à la pause et au premier regroupement. À partir de là le groupe est au complet, Jacques et Serge, les locaux de l’étape s’étant joints à nous. Mais à partir de là aussi, la route s’élève effrontément, histoire d’égrener le petit peloton. Ce qui se fit rapidement. Au terme de cette route à la pente soutenue et régulière on aperçoit les premiers télésièges sur la gauche, synonymes de pause prochaine. L’escale à la Station fût pour certains l’occasion d’approvisionner en boisson transparente, ou bien col-orée au Col-a.

Hommes d’expérience que ceux-là ! Car de la caféine il fallait pour affronter les premiers hectomètres de la piste, et puis les hectomètres suivants aussi d’ailleurs ! La bergerie Kanata nous arriva sans tarder malgré tout. Ce bar-restaurant à la terrasse avenante, mais vide, marque d’un coté la vue surplombante sur la station, et de l’autre coté la vue sur le terrain de jeu pour divers sports de glisse. Juste après ce petit replat, la longue courbe à droite s’étire langoureusement, mais pour nous dévoiler ensuite seulement sa cambrure à mériter. Elle semble narguer les vététistes et les graves – non, les graveleux – non, les graveleurs

Olivier, un gravel pas si grave !

(mais comment les appelle-t’on, enfin?). Il y a quelques décennies, en France c’étaient les « cyclo-muletiers, et il y en avait beaucoup au CTG… Pour ascensionner ce raidard les ci-devants se sont éparpillés façon puzzle (®), en poussant leur monture, qui sur la piste, qui sur les prairies environnantes, donnant ainsi une petite idée du spectacle de la retraite de Russie !

Là, certains d’entre nous ont commencé à se remémorer les dires de Lucien dans son article à propos des quelques sections de poussage. Environ 500 mètres au total, disait-il en avançant son âge comme pour nous rassurer et nous faire revoir cette valeur à la baisse. Or un homme avisé ne révise pas ce genre d’estimation ! Au bout du compte, quatre ou cinq segments de pentes méchantes (12-15%) pour le cardio de sexagénaires. Dès-lors, l’article de Lucien figurait dans notre tête comme une bible à mettre dans son sac, comme un guide Michelin que l’on tient prêt dans la boite à gants de notre Renault Floride pimpante des années soixante, pour le ressortir et vérifier : « Ah ouais, c’est bien ça ! ».

Le troupeau de moutons et de biquettes, nous avons pu vérifier cela aussi, était toujours là. Certaines brebis, comme des poules de la plaine de Moirans, ont tenu à traverser la piste devant nos roues, juste pour aller de l’autre coté urgemment, « Mêeee mêêe ». T’as raison, il y a des Mais par ici, même le Col.

réunion au sommet

Quelques portions roulantes, plus quelques sections de poussage plus loin, nous longions la crête du Fioc et traversions deux lignes de télésiège, c’est le répit avant de rejoindre le sommet du télésiège de Super-Venosc, siège d’un chantier actif pour compléter l’équipement d’arrivée de cette remontée mécanique. Ce terminus contourné, quelques saluts aux ouvriers affairés à faire, et hop nous étions sur la collinette du Mais (2106m). Pause Pique-nique, pendant que Bernard, Christian, puis Gérard se sont adonnés à la ré-col-te du 2058 m. pour compléter leur col-lection. Mais on ne saura jamais si Gérard a bien franchi ce col… arrivé au pique-nique à l’heure du dessert !

Pour la descente, deux options : piste graveleuse, ou piste boueuse ? Les ceux qui ont choisi la deuxième n’avaient pas tous les éléments en leur connaissance… Le caractère glaiseux n’était pas affiché au départ ! Résultat : une séance de décrassage de crampons une fois arrivés sur la piste carrossable. Mais la récompense venait ensuite, avec des pistes de descente VTT aménagées, en terre lisse et sèche. De quoi finir de nettoyer les pneus. La descente « piste VTT » est vraiment superbe, virages serrés et relevés, avec parfois des petites bosses pour décoller ! un vrai plaisir et on peut dire que la montée au col se justifie surtout pour faire la descente !!

les cétégistes à la recherche des bisons

Arrivés à la station, les mêmes deux options se sont présentées. Cinq « routards » ont préféré l’efficacité d’un bon bitume bien roulant, tandis que dix tenants du fun se sont élancés sur les pistes de descente en aval de la station. Pas très roulant, le sentier tortille et nous étions parfois à la limite…Limite un moment dépassée par Daniel qui va atterrir dans quelques arbustes bien placés.

Regroupement établi à Mont de Lans, il était temps de faire un peu de tourisme à Cuculet. Pas de réflexion outrageuse facile à ce stade, simplement le constat d’un hameau ensoleillé sur une sorte de balcon naturel au dessus du lac du Chambon.

par-dessous Cuculet

par-dessous passerelle

De là partent deux sentiers descendant vers le lac. Notre bande s’est engagée sur celui le plus au Sud, et celui le plus abrupt. Ce ne fût pas le bon choix, le final s’est révélé plus souvent pédestre dans la forêt où les feuilles mortes cachent les cailloux du sentier. Quelques erreurs de progression, pas évident pour Jacques qui a dû pousser son vélo AE en marche arrière, mais tous indemnes au moment de rejoindre la Route de Secours du lac du Chambon.

Belle récompense avec le Saint Genix offert par notre président. C’est vrai que cette belle rando nous a creusé l’appétit !!

& & &

*-1 : « Un nouveau « 2000 » presque cyclable en Isère » , article du 18 octobre 2021.

*-2 : Une voie romaine passait en deçà de ce hameau, avec une particularité notable pour les architectes et les historiens : une arche taillée dans la roche pour faire passer les charrois. Pour en savoir un peu plus : https://www.oisans.com/patrimoine-culturel/la-porte-romaine-de-bons/

textes : Alain et Daniel,     photos : Hervé, Annie, Daniel

diaporama concocté par Gérard

1 Commentaire

  1. Une belle aventure pour les costauds et les téméraires. Un récit qui donne franchement envie! Aller chercher un peu de hauteur pour bien voir les choses et prendre du plaisir, c’est aussi comme cela que j’apprécie les sorties. Superbe équipe, récit captivant et photos magnifiques.

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