Mise en jambes Ste Maxime 3 au 10 avril 2022

Dimanche 3 avril : Arrivée à Ste Maxime

Alors que l’hiver s’abat une dernière fois sur Grenoble, nous franchissons vaillamment le col de la Croix-Haute sous la neige, bien au chaud dans nos carrosseries d’acier, pour aller pédaler vers d’autres cieux en quête d’un printemps qui se fait attendre.

C’est ainsi qu’une bonne cinquantaine de CTG se regroupe dans le confortable hôtel du Capet du groupe Univac.

Hôtel Le Capet / Univac

Le sympathique pot d’accueil précède un premier diner augurant d’un séjour agréable. S’en suit un premier briefing annonçant le programme de la semaine ou plutôt le libre choix des parcours parmi les 18 proposés. En effet, pas question d’envoyer simultanément 50 cyclos sur les routes fréquentées de Ste Maxime alors le choix s’est porté sur un panel de capitaines de route piochant chaque jour dans les parcours proposés afin d’y emmener des groupes ne dépassant pas 10 à 15 participants.

Je vous relaterai donc ici le programmes que j’avais choisi d’effectuer tout au long de cette semaine avec un souci de progressivité dans les difficultés ainsi que d’éviter la côte le weekend.

Lundi 4 avril : Col de Reverdi

Sur la “route” du monastère de Notre Dame de Pitié

Une majorité s’étant ralliée au parcours du col de Valdingarde, nous faisons 3 groupes « de niveau » qui empruntent, au départ, un dédale de pistes cyclables, souvent sur les trottoirs, pour s’extraire de Ste Maxime dont le vélo ne semble pas la priorité. Un bref passage sur la route côtière nous conduit au pied du col de Bougnon hélas très fréquenté, mais qui offre cependant un beau panorama sur le golfe de St Tropez.

Après une belle descente nous parvenons à Roquebrune sur Argens où une halte au pied d’une chapelle entourée d’oliviers offre un cadre typiquement provençal.

Jules nous suggère un petit détour par le monastère de Notre Dame de Pitié. Nous trouvons le bon chemin avec l’aide de randonneurs car il s’agit d’une route fermée à la circulation en travers de laquelle nous devrons en outre contourner un pin couché : « l’aventure » commence !

Nous rejoignons plus tard la route très tranquille du col de Valdingarde où nous pique-niquons dans une fraicheur encore persistante. La route au revêtement incertain fait alors place à un bel asphalte pour descendre au col de Gratteloup où nous passons au-dessus de la voie rapide empruntée la veille en voiture lors de notre arrivée.

S’en suit une superbe route en balcon tandis que nous apprenons qu’une brève averse est en cours à Ste Maxime : ne nous pressons pas ! Arrivés au Plan de la Tour nous succédons au groupe précédent dans le bar bien nommée « Le Bon Coin » avec un timing parfait. Le groupe suivant prendra d’ailleurs notre place.

Avant de rejoindre Ste Maxime, nous nous offrons une dernière ascension vers le col de Reverdi où Zoë y laissera sa manivelle, dans le groupe suivant. Super descente vers la piste cyclable du littoral et la grande bleue où la silhouette d’un paquebot annonce le village de St Tropez. Arrêt photo au cours duquel je reçois une alerte de Rémy me signalant la détresse de Zoë : manivelle dans une main et vélo dans l’autre. Je rentre donc promptement pour lui porter secours. Après plusieurs scénarii envisagés, le salut viendra finalement de Jean-François qui remettra la manivelle en place après avoir trouvé la grosse clé allen permettant de la revisser.

Mardi 5 avril : St Tropez

Bon évidemment, St Trop c’est le mythe défiguré, mais comment ne pas proposer cette destination lors d’un séjour dans son golfe ?

Il fait un peu meilleur ce matin et le ciel est bien dégagé alors que nous prenons la direction du Plan de La Tour d’abord par des pistes cyclables dignes de ce nom, voire même tout à fait agréables, puis par une route encombrée de travaux dont la circulation alternée nous réserve de grands moments de tranquillité. Pour ceux qui ne l’auraient pas suffisamment apprécié la veille, nous reprenons le col de Reverdi, histoire de ne pas refaire dans les 2 sens la piste cyclable du littoral, seule échappatoire « cyclotement » civilisée pour quitter Ste Maxime.

Toujours pour ne pas reprendre 2 fois la même route j’ai choisi de traverser la zone malheureusement très encombrée entre Grimaud et les marines de Cogolin. Par une enfilade de voies qui semblait pourtant simple sur la carte, nous nous égarons dans un entrelacs de ronds-points et de voies à chaussées séparées bien difficiles à traverser en cas d’erreur ! Le tout, encombré d’automobiles et de camions aux conducteurs peu indulgents et pressés.

C’est donc avec soulagement que nous retrouvons la piste cyclable en direction de St Tropez. Le lendemain, Annick n’aura pas cette chance puisqu’une chute l’enverra aux Urgences de l’hôpital de St Tropez (à Gassin) heureusement tout proche.

Bien protégés, nous croisons une armada de camions et véhicules divers, mais un coup d’œil vers la mer compense largement cet inconvénient. L’entré de St Tropez nous conduit directement devant la célèbre gendarmerie qui est en fait un musée à la gloire du non moins célèbre gendarme, que nous avions eu le loisir de visiter lors du séjour cataclysmique à La Garde Freinet en 2018.

Bicyclette en main nous parcourrons le port toujours envahi par ses énormes yachts aux pavillons exotiques. Sénéquier ne verra pas notre pique-nique mais ce sera sur la digue du port d’où nous verrons arriver le bateau emprunté par Régine et Anne-Marie pour nous rejoindre. Un cher petit café offert par Denis sur le port, et nous traversons les anciennes ruelles jusqu’à la citadelle où nous pouvons à nouveau enfourcher nos montures.

Après un passage devant l’hôtel Biblos , direction la chapelle Ste Anne, dont nous retiendrons essentiellement le méchant raidard qui y conduit,  nous filons vers la plage de Pampelonne autre lieu de tournage du film « L’année des mésuses ». La plage est vide en cette saison et les algues séchées qui l’encombrent repousseraient à coup sûr la jet set qui s’y presse en été.

Plage de Pampelone

Notre groupe se sépare peu avant la rude montée vers Ramatuelle où nous n’irons pas nous recueillir sur la tombe de Gérard Philippe. Une pente à 14% nous conduit vers les moulins de Paillas d’où la vue s’étend aujourd’hui depuis les montagnes enneigées du Mercantour à l’Est, jusqu’aux iles du Levant à l’ouest.

Moulins de Paillas

Une belle piste en terre nous permet ensuite de rejoindre le col de Collebasse où nous attend le groupe de Danie.

Piste vers le col de Collebasse

La route en corniche qui nous mène vers la Croix Valmer est toujours aussi agréable tandis que Gérard atteint l’objectif de son séjour : Franchir le col de la Croix Valmer pour la première fois depuis son homologation aux Cent Cols. Une superbe descente, sur une voie verte tracée sur une ancienne voie ferrée, nous ramène en douceur vers la côte où nous retrouvons la piste cyclable du littorale qui s’arrête hélas, à l’entrée de Ste Maxime.

Mercredi 6 avril : Journée de repos (pour moi !)

Le séjour de mise en jambes c’est la liberté de rouler où on veut mais aussi de ne pas rouler du tout ! C’est donc ce dernier choix qui me conduira plutôt au resto qu’au vélo…

Jeudi 7 avril : l’Estérel

Les 3 derniers jours verront un départ déporté afin d’explorer d’autres beaux secteurs de la région.

Depuis le Pic de l’Ours

Le premier d’entre eux est l’Estérel et ses superbes roches de porphyre rouge. Nous laissons nos voitures à Valescure pour nous retrouver très rapidement sur des routes interdites aux véhicules à moteurs (thermiques) et dont l’enrobé rose s’harmonise parfaitement avec le paysage.

L’Estérel est sans nul doute le point d’orgue du séjour avec ses paysages somptueux et les contrastes entres les bleus du ciel et de la mer, le vert de la végétation, le rouge des rochers et le blanc des cimes enneigées du Mercantour. Seul le vent viendra quelque peut ternir un tableau néanmoins idyllique.

Col “gravel” de Baladou

Pic de l’Ours

C’est aussi l’occasion de franchir un grand nombre de col (15 en ce qui me concerne) par des routes essentiellement goudronnées mais aussi par quelques gravel et pistes à VTT. Je ne les nommerai pas tous ici mais certains ont des noms évocateurs : Belle Barbe et Mistral par exmple. Mais le plus beau n’est pas un col : il s’agit de la montée au Pic de l’Ours qui révèle des panoramas sur tout le massif et la baie de Cannes. Un aller-retour au col des Trois Termes permets à 3 d’entre nous d’humer la bonne odeur des eucalyptus (et accessoirement de franchir 2 cols supplémentaires) mais point de café à la maison forestière, pas plus que d’eau malgré les 25 citernes de 30 m3 qui jalonnent la piste indiquée à droite sur 5km !

 

Pas de St Barthélémy

La descente sur les flancs du Pic du Cap Roux s’effectue dans un paysage fantastique mais lors d’un arrêt au pas de St Barthélemy, mon vélo s’est mis à flotter au vent tel un drapeau et Rémy du m’attraper par le bras pour me retenir !

Le retour par la côte s’effectue sur une route heureusement plus abritée et les rochers qui la bordent virent presque au violet tant leur couleur est intense. Par bonheur, il y a très peu de circulation et nous pouvons donc en profiter sereinement. Reste la modeste montée vers le parking où le vent de face aura raison des dernières forces de Gérard qui nous avouera n’avoir jamais tant souffert sur un vélo !

Vendredi 8 avril : le Mont Vinaigre

Le nom de ce mont n’attire guère mais l’hypothèse la plus probable serait qu’il tire son nom d’une plante appelée “vinaigrier” que l’on trouve sur ses flancs.

Partis du nord de Fréjus, nous nous trouvons face à la piste cyclable probablement la plus pentue avec pas moins de 15%. Dure entrée en matière !

Quelques kilomètre plus loin nous franchissons une barrière nous garantissant la tranquillité sur une route dont le revêtement rose nous rappelle que nous sommes à nouveau dans la forêt domaniale de l’Estérel, site préservé à 2 pas des territoire sur-urbanisés de la Côte d’Azur. Il s’agit de la route d’Italie qui emprunte l’antique voie Aurélienne. C’est donc d’un passage historique qui nous hisse via les cols des Darboussières et du Pas de la Louve, jusqu’à la Maison Forestière des Cantonniers par une pente moyenne de 10% oscillant en fait entre 7 et 14% sur 3km.

Vue du Col Baisse du Vinaigre

La route enfin plate qui nous conduit jusqu’à la Maison forestière de Malpey est donc la bienvenue. Nous y rencontrons nos amis Christian et Bernard en pleine chasse aux cols. Je les rejoins d’ailleurs au col de l’Aire de l’Olivier dont une stèle rappelle que Auguste Muterse fut « l’aménageur » de l’Estérel à la fin du XVIIème siècle, et grâce à qui nous sommes là aujourd’hui. J’aurais pu pousser jusqu’à la Maison forestière de la Duchesse où se trouve un petit musée dédié à cette protectrice du massif, mais je dois rejoindre le groupe pour en finir avec le Mont Vinaigre.

Cette ascension nous conduit donc au col Baisse du Vinaigre entre un émetteur hertzien et une tour de guet dont nous irons explorer les accès, profitant ainsi de panoramas somptueux, tour à tour sur le le Golfe de Fréjus et le Golfe de la Napoule et les iles de Lérins, toujours auréolé des sommets étincelants du Mercantour.

Dans la descente, double pschitt pour Gérard qui crève des 2 roues, nous permettant de pique-niquer, avec un peu d’avance, dans un lieu superbe et bien aménagé. Ses 2 chambres à air de 650 y passent et il ne reste plus que celle de René équipé du même diamètre de roues.

Je renonce ensuite à emmener le groupe sur la « piste de l’Estarpe du cheval » trop graveleuse pour emprunter la DN7 via les cols du Testanier et du Logis de Paris où la circulation est heureusement très calme et le goudron tout neuf pas trop frais. Nous bifurquons ensuite vers le lac de st Cassien via les Adrets à la recherche d’un bar pour le café mais nous sommes mal-poliment éconduits et devront pousser jusqu’à la Maison du Lac où l’accueil est tout autre !

Jusqu’à l’intersection avec de D562, la circulation y est infernale avec un vent puissant qui nous déstabilise alors que nous traversons le lac. De nombreux camions suivis de files de voitures interminables rendent périlleux le redémarrage suite à un arrêt de regroupement après le pont.

C’est donc avec soulagement que nous entamons les 200 m de dénivelé qui nous séparent de Montauroux loin de cette circulation infernale. Pour la première fois du séjour il fait vraiment chaud et les tenues d’été sont de rigueur. Nous apprécions particulièrement le robinet de la place alors que nous faisons une pause sous les platanes.

Une belle route en corniche nous conduit au village perché de Callian avant de redescendre en direction de Bagnols en Forêt sur de larges routes peu fréquentées mais plutôt vallonnées. La journée se termine par une agréable descente jusqu’à notre point de départ.

Samedi 9 avril : les Arcs

Non, nous ne sommes pas en Savoie mais sur le parking de l’hypermarché d’un beau village du Var.

Callas

Nous ne sommes que 6, nullement effrayés par l’annonce d’un vent violent qui nous permet d’ailleurs un démarrage en douceur sur une voie verte qui file vers l’Est. C’est ainsi que nous rejoignons la D54 pour entamer une fastidieuse montée vers Callas avec un vent de ¾ face qui use nos forces. Didier, tel un chien de berger s’assure que tout le monde suit et nous parvenons donc sans encombre au village de Callas, à flanc de colline et dont les nombreux parkings en révèlent l’attrait touristique.

Délaissant la trace quelque peu fantaisiste de nos GPS, Francis nous conduit par une belle route en S jusqu’au sommet du village vers le col de Boussaque. Il faut dire qu’il est venu reconnaitre la balade il y a 3 jours avec un premier groupe.

Pique-nique à Bargemon

Cela va d’ailleurs bien nous servir pour nous pointer au pique-nique dans le seul bar ouvert de Bargemon, tenu par un cyclo émérite (10 000 km / an, plusieurs cyclosportives dont la Marmotte, etc). Sur ses indications j’irai également me régaler d’une excellente tarte tropézienne juste avant la fermeture de la boulangerie. Tant pis pour les retardataires (chacun vit sa vie comme le dit si bien Didier !).

Mais la montée n’est pas terminée et il nous reste encore 200 m à prendre pour nous hisser sur le plateau où un méchant vent de face nous attend alors que nous passons vers la chapelle de Favas. La descente rapide via Monteferrat est en revanche une partie de plaisir à plus de 60 km/h.

Chateaudouble

Il n’en est pas de même de la remontée vers Châteaudouble car la route des gorges du même nom étant fermée depuis des années, nous sommes donc contraints de pousser jusqu’à Ampus, avec là aussi de bonnes rafales d’un vent défavorable, et le col de la Grange avant une descente de rêve du côté de Fayosc.

Village médiéval des Arcs

Une brève remontée bien rugueuse redoutée par Francis et nous rallions le Arcs dont nous visitons le village médiéval recommandé par Rémy passé par là la veille.

Encore une belle journée pour clore notre séjour mais gageons de d’autres récits viendront présenter les autres parcours que je n’ai pas empruntés cette semaine : route des crêtes, Collobrières, Abbaye du Thoronet et tant d’autres.

 

> Diaporama de Gérard Galland <<<

 

Description détaillée des parcours

2 Commentaires

  1. Ça donne envie de (re)faire tous ces beaux parcours
    Vivement la prochaine mise en jambes !!!
    Félicitations à toutes et tous pour la réussite de ce séjour!

    • Francis LARRIBE sur 13/04/2022 à 18:37
    • Répondre

    Textes plus photos remarquables : à la lecture de ce compte rendu je finirais par me persuader que j’ai effectué la semaine de mise en jambe de Sainte Maxime. Merci aux deux contributeurs.

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