Jeudi 15 sept. 22 : Le Col de Parquetout *

Au Col géographique “y’a une table”

Rendez-vous est pris dans un parking aisé à trouver sur la voie de contournement de La Mure. Seulement quatre cyclotouristes ont répondu à la proposition. Il faut dire que la météo jouait à la sibylle, avec ses indications imprécises et passe-partout. Mais les téméraires ont finalement constaté sur ce parking, qu’ils allaient hériter de la version ultra-light de la notion d’« averses éparses », avec un ciel bleu parsemé de nuages.
Descente sur Ponsonnas pour éviter la grand-route – Waouh, ça décoiffe ! À Ponsonnas ah…, venelles en pente narguent et contrarient le GPS avec pile dans la trajectoire, un sens interdit malvenu. Le site de cartographie « Ouvert-Coureur » n’a pas été averti, semble-t ’il. On rejoint la D526 qui descend vers le Pont de Ponsonnas ; euh, non, une autre fois. Nous prenons vers le haut pour aller trouver la RN85 « Route Napoléon » et descendre avec elle jusqu’au pont au-dessus de La Bonne, où forcément tous les mollets constatent ce que formule Annie : « Qui dit rivière, dit remontée derrière ». Ça sonne comme un dicton, dont on se souviendra.
On remonte ainsi vers Les Rieux. Le chef de file opte pour la route de droite « équivalent » prétend-il. Tu parles : une première vacherie à 15%, à double détente. « Équivalent à un fusil, oui ». Après avoir évité Les Miards la troupe redescend sur la Route Napoléon qu’elle croise à roues légères. Après St. Pierre de Méaroz une vue surplombante s’offre aux cyclo-rouleurs sur le lac St. Pierre-Cognet, mais aussi un peu moins surplombante sur l’Obiou, le Grand Ferrand, et le Mont-aiguille. Puis on croise à nouveau la Nationale dans le sens de la montée. Et c’est parti pour 11km d’ascension.

Annie entrevoit St. michel en Réaumont


A St. Michel en Réaumont, aucune vitrine, pas même une épicerie de campagne, aucun pas de porte. Le chien du village vient d’ailleurs nous voir pour nous faire comprendre le manque d’animation dans le coin. Sur ces informations de première main, les compères s’en vont tâter des

Une simple fontaine comme animation du village

 pentes plus soutenues encore. A Villelonge, le meneur tient toujours à emprunter les ruelles, à pourcentage sans vergogne. Bon, mais en même temps c’est un raccourci…
Et puis, on sent l’ascension finale, le paysage se découvre, les flancs du col se rapprochent. Alain qui essaie de suivre Bernard entrevoit enfin le col. C’est tout bon, il passe la « plaque » dans ce faux plat descendant. Las ! y’a faux plat, mais y’a aussi faux-col ! La route tangente le col géographique de Parquetout et l’ignore superbement pour remonter furieusement sur le flanc droit. Alain s’étonne : « eh ! je l’aimais bien ce col, pourquoi ça continue ? ». Et là, stupeur et désillusion, on passe à 11, puis 12, puis 13% avant l’épingle. Après l’épingle, c’est pire : toujours 13, puis 15, on ne voit toujours pas où ça va comme ça. Puis une petite ligne droite, aie ! 16%, les mètres se font plus longs, mais l’espoir plus grand : Bernard arrêté regarde son compteur, tranquille : le signe du sommet ! Sommet bizarre d’ailleurs : un simple virage dans un moche talweg, n’incitant ni l’arrêt ni la contemplation.
Mais le chef de file appelle sur un smartphone : « le pique-nique, c’est au vrai col, y’a une table ». Bernard reste imperturbable, mais lâche tout de même : « il veut qu’on monte une deuxième fois cette vacherie, le ventre plein ?”  Et voilà comment deux des compères après le repas, se tapent une deuxième fois les redoutables hectomètres finaux, avertis ce coup-ci, des inconvénients de la bicyclette.

La descente, raide comme la justice, est en outre faite d’un lit épais de gravillons propice à la sortie de route si l’on n’y prend garde. « C’est fait pour envoyer les maladroits dans le décor » clame le celui qui avait décidé du parcours, comme pour se dédouaner, bien que la douane n’ait rien à faire dans cette histoire. Annie ronge et use son frein : « Le Roubaix, c’est pour les pavés, pas pour les graviers ». On a beau se gausser, mais tout le monde roule à 1.5 fois la vitesse de la tortue dans cette descente heureusement dépourvue d’automobiles.

Voilà maintenant nos quatre touristes cyclo-pédaleurs perplexes et intéressés devant le pont couvert des Fayettes. Édifice un peu surprenant et rare dans les Alpes françaises. Patrick qui a beaucoup voyagé explique que les Suisses pratiquent souvent cette technique en montagne, certainement pour éviter l’enneigement, et par là-même éviter le salage de l’ouvrage.
Remontée consciencieuse sur une route à l’enrobé favorable, mais avec une petite brise de face. « Refroidissement par air » se console Alain. Valbonnais, rien à signaler, continuité du profil montant sur cette route que la fatigue rend longue et fastidieuse. On poursuit. Au loin on aperçoit La Mure sur son plateau, mais sur un horizon un cran plus élevé, « pas servi sur un plateau » se désole le plus fatigué.

Pont de la Roizonne


Enfin les prémices de la civilisation : une Zone Industrielle ! Alors seulement là, les compagnons abordent le faubourg de La Mure. Les cyclistes sur leur lancée dédaignent les cafés de la rue principale ; « vite, nos voitures ! ».


Comme conclusion, les compagnons constatent que la sortie a compté plus de montées que de gouttes d’eau. C’est une attaque en règle contre Météo-France, mais c’est peut-être aussi ça la recette du CTG pour une sortie réussie.

€ € €

 

*Une version librement novellisée figure scandaleusement dans le blog du Club, sous le titre « Annie et les Frères Paretou ».

 

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