Virée dans les Chambarans – Dimanche 27 mars 2022

L’osier aux larmes de sang et le raidard à 27 pour cent

Texte : Pascal Dumontier
Photos : Patrick Lacheau

‘L’osier aux larmes de sang et le raidard à 27 pour cent’, est-ce le titre d’une fable d’Esope, de Jean de la Fontaine ou de je-ne-sais-quel-autre fabuliste encore inconnue ? Que nenni ! C’est l’aventure qu’ont vécu 15 CTGistes partis pour une virée dans les Chambarans sous la houlette de Gérard Plantevin. Ils étaient 18 en fait (8 femmes et 10 hommes) mais 3 d’entre eux, qui ne s’étaient pas vus depuis longtemps, ont préféré un parcours plus court afin de se mettre en jambes (mais aussi en langue semble-t-il, c’est aussi fait pour ça le vélo).

Ils étaient donc 15 partis dès 10h30 du parking du péage d’autoroute de Saint Quentin sur Isère pour une balade de 55 kms et 1000 mètres de dénivelé. Le temps était avec eux : pas de vent, pas froid, pas trop chaud. Bref, un temps idéal pour pédaler énergiquement dans la bonne humeur. Ils ont d’abord roulé 6 kms le long de l’Isère avant de tourner tout à droite pour se rendre à Poliénas où un premier raidard les attendait. Perspicaces, ils préférèrent faire 1 km de plus afin de le contourner. Ils grimpèrent ensuite gentiment jusqu’à Notre Dame de l’Osier où ils firent une première pause, certains en profitant pour visiter la basilique.

Mais pourquoi une basilique sur ce promontoire perdu ? Tous les isérois de souche le savent sûrement, mais les autres sont impatients de le découvrir. Un peu d’histoire donc… En 1649, il vint à Pierre Port-Combet l’idée surprenante de tailler un de ses osiers le jour de l’Annonciation. Bien évidemment rien n’interdisait à Pierre de tailler son arbre, mais surtout pas le jour de l’Annonciation. Du coup, l’osier se mit à saigner par chacune des tailles que Pierre faisait. Et c’est ainsi, et après moult autres péripéties amplement commentées sur Internet que je ne reprends pas ici, que fut bâtie une basilique à Saint Hilaire du Rozier. C’est avec passion qu’une brave dame, gardienne de la basilique et de ses alentours, raconta aux CTGistes intéressés l’histoire de Pierre Port-Combet. Elle alla même jusqu’à leur montrer le tombeau du brave homme et la mare (un puits peu profond symbolisant l’endroit où poussait « l’osier aux larmes de sang ») situés dans une cave sous la sacristie de la basilique.

Après cette pause culturelle, ils reprirent leur vélo pour se diriger vers la Chasselay. Pas question de trop tarder, il restait encore 39 kms et pas mal de dénivelé. Subitement, aux alentours de la Queue du Loup, ce fut la surprise générale. Oh ! Ah ! Effroi ! Terreur ! Qu’arrive-t-il ? What’s happening ? Was passiert ? Che cosa succede ?

Le suspense est à son comble. S’il s’agissait d’une série télé, le diffuseur lancerait 4 à 5 minutes de pub avant de raconter la suite. Mais on n’est pas comme ça au CTG.

Pourquoi une telle inquiétude ? Pourquoi ces cris ? Pourquoi ces visages atterrés ? Tout simplement parce que la route étroite, amplement défoncée, recouverte de ces graviers spéciaux qu’on met pour faire tomber les cyclos, juste après un virage bien fermé afin qu’on ne puisse rien anticiper, cette route improbable donc se transformait en un raidard si pentu qu’il en était quasiment infranchissable. Fidèles à leur réputation les valeureux CTGistes réagirent adroitement et promptement : tout à gauche ; en danseuse ; sans pour autant cabrer le vélo ; sans pour autant heurter celui qui est devant, à droite ou à gauche ; sans perdre l’équilibre ; sans perdre trop d’adhérence… Ce fut peine perdue. Tout le monde dut mettre pied à terre. Un vaillant cycliste chuta même. Sans gravité heureusement. Arrivés au sommet, ceux qui disposaient des équipements électroniques les plus sophistiqués expliquèrent que ce raidard faisait du 27 pour cent. L’honneur était sauf. Même les plus grands auraient eux aussi mis pied à terre.

Après une telle aventure, pas question de ne pas se sustenter. Direction Chasselay où Gérard avait prévu une halte sur un terrain de boules avec bancs, WC, point d’eau et bistrot pour le café. Bravo et merci Gérard. On en était à mi-parcours.

Les derniers 27 kms furent plus classiques malgré un dernier raidard juste avant les Fourcoules. Raidard à 16 pour cent seulement. Ridicule ! De Chasselay, les 15 téméraires rejoignirent le col de Toutes Aures où ils bifurquèrent à droite pour se rendre à Morette puis Tullins en empruntant une petite route bien sympathique qui les mena aux Fourcoules et à la Forteresse.

Au parking ils retrouvèrent les 3 cyclistes dissidentes, pas vraiment déçues d’avoir raté le « mur », et ravies elles aussi du parcours proposé.

Pascal Dumontier

3 Commentaires

    • Alain berger sur 03/04/2022 à 16:38
    • Répondre

    Oui, c’est bien ça: vous avez “Osier les 27 pour sang ” !

  1. Pascal tu es aussi bon avec un vélo entre les jambes qu’avec un stylo entre les doigts
    Merci à toi et à toute l’équipe pour cette belle journée

    • Hagelstein F sur 29/03/2022 à 11:31
    • Répondre

    Merci Pascal !

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