Du Mont-Dolent au Mont-Saccarel La frontière franco-italienne, la ligne de partage des eaux, les Cols

Un article précédent a décrit les 5 lignes principales de partage des eaux des Alpes séparant les bassins versant de la Méditerranée Occidentale (Rhône, Var, Roya, fleuves côtiers ligures), la Mer du Nord (Rhin), la Mer Noire (affluents du Danube) et l’Adriatique (Pô). Cet article est centré sur les cols routiers situés sur ces LPE.

L’objectif de cet article est de s’intéresser aux 376 cols situés sur (ou à proximité de) la frontière franco-italienne dans sa partie correspondant à la ligne de partage des eaux Méditerranée Occidentale (Rhône, Var, Roya, fleuves côtiers ligures) –  Adriatique (Pô), c’est-à-dire du point frontalier Suisse – Italie – France : le Mont Dolent au Mont Saccarel où la LPE et la frontière se séparent.

Cette partie de la LPE ne comporte pas de tripoint hydrographique tel que le Witenwasserenstock ou le Pass Lunghin qui sont les points de départ de bassins versants desservant trois mers différentes, décrits dans l’article précédent. Néanmoins on prêtera attention aux tripoints (Rocher des Trois Evêques, Mont Clapier et  Mont Saccarel) où se rejoignent les vallées de trois fleuves, dont deux tributaires de la Méditerranée occidentale et aux tripoints situés au point de rencontre des bassins versants d’un fleuve et de deux affluents principaux d’un autre fleuve.

La LPE a été divisée en 12 sections, les cols situés sur la LPE et répertoriés par le Club des 100 cols ont été listés dans 12 tableaux accessibles dans les 6 pages annexes. Dans le texte ci-dessous sont uniquement cités les cols ayant un intérêt géographique particulier et ceux visités par des groupes de CTG, le rédacteur de l’article ou un groupe du Club des 100 cols pour la partie située entre le Col de Tende et le Mont Saccarel.

Quelques copies de cartes et photos prises lors du passage aux principaux cols sont incluses dans le

DIAPORAMA.

On s’intéressera également aux modifications de cette frontière au cours de l’histoire (traité de Turin (1860) et traité de Paris (1947) et à l’utilisation du franco-provencal et de l’occitan dans certaines vallées transalpines.

1.    Du Mont Dolent au Mont Blanc  et

2.   Du Mont Blanc au col du Petit Saint Bernard

Le Mont Dolent([1]) (culminant à 3 820 m selon la carte suisse, 3 823 m selon la carte française et 3 819 m selon la carte italienne) est un point triple, (frontalier de la France, la Suisse et l’Italie). C’est le point le plus au nord de la frontière France-Italie

  • Depuis le traité de Turin (1860), de nombreuses discussions entre Français, Suisses et Italiens ont porté sur la position exacte du point triple (ou trijonction) (sommet du Mont Grapillon – ancien nom du Mont Dolent – ou  le nœud orographique qui se trouve environ 150 m au nord-ouest et 70 m en dessous du sommet du mont Dolent). Par exemple, en 1891, une convention entre la France et la Suisse précise « le point commun aux frontières franco-suisse, italo-suisse et franco-italienne est le sommet (altitude 3 830 menviron) du mont Dolent, situé au croisement des chaînes de montagnes qui divisent les trois bassins de l’Arve en France, de la Drance en Suisse et de la Dora Baltea en Italie, ayant à ses pieds les trois glaciers du mont Dolent, d’Argentière et de Pré-du-Bar, nettement séparé des sommets voisins par de profondes dépressions et présentant l’apparence presque géométrique d’une pyramide facile à distinguer de toute la région environnante » ([2]).
  • Du point de vue hydrographique, le Mont Dolent est un tripoint (Pô, Arve, Drance) situé sur la LPE Rhône-Pô, l’Arve est un affluent du Rhône (à Genève) tout comme la Drance, également un affluent du Rhône (près de Martigny) ; la Dora Baltea est un affluent du Pô (près de Chivasso).

Du Mont Dolent, la frontière et la LPE (orientée sud-ouest) rejoignent  le Mont Blanc 4810 m, puis s’orientent plein sud, à plus de 3000 m.

Comme vient de le rappeler un article du monde (31 décembre 2020, page 15), la frontière ne suit pas exactement la LPE dans le secteur du Mont Blanc. Il existe un désaccord entre la France et l’Italie, dans les secteurs du Glacier Blanc, du Mont Blanc et du Dôme du Gouter, la France revendique des territoires (situés à plus de 3000 m) au-delà de la LPE. Les écoliers français apprennent que le Mont Blanc est en France alors que les instituteurs italiens répètent que le sommet est partagé entre les deux pays.

Lors du rattachement de la Savoie à la France traité de Turin (1860) il est précisé que « la nouvelle frontière suivra la la limite actuelle entre le duché de Savoie et le Piémont », mais, problème ces deux entités faisant partie, depuis des siècles,  d’un même en semble territorial, il n’avait jamais été procédé à une délimitation précise.
En 1865 un cartographe de l’armée, le capitaine Jean-Joseph Mieulet, est chargé de dresser la carte d’État-Major française pour le massif du mont Blanc. C’est sur cette carte qu’apparaît pour la première fois le tracé alternatif où la frontière fait un crochet qui contourne les glaciers sommitaux du mont Blanc. Selon cette version cartographique, le sommet se trouverait donc exclusivement en territoire français.
La France s’appuie  sur ce tracé, contesté par l’Italie en référence à une ancienne carte d’état major sarde – assez imprécise – sur laquelle la frontière suit la ligne de crête ( = ligne de partage des eaux). [8]

Aujourd’hui  :

        • Sur les cartes éditées en France, tant les cartes éditées par l’IGN ou des éditeurs privés (Michelin), le tracé de la frontière est celui-même de la carte du capitaine Mieulet de 1865 : le sommet du mont Blanc y apparaît comme entièrement français, ainsi que le col Major, tandis que le mont Blanc de Courmayeur y figure comme sommet frontalier.
        • Au contraire, sur les cartes éditées en Italie par l’Institut géographique militaire (IGM) et les  éditeurs privés (De Agostini, Touring Club Italiano)  le tracé suit rigoureusement la ligne de partage des eaux, comme sur l’Atlas sarde du xixe siècle : le sommet du mont Blanc y est donc partagé entre les deux États, le mont Blanc de Courmayeur figurant comme totalement italien.
        • Les cartes allemandes et autrichiennes suivent la «version italienne» du tracé, alors que les anglaises suivent la «version française». Le site collaboratif libre OpenStreetMap et Google Map indiquent les deux interprétations de la frontière.

La limite Haute-Savoie – Savoie se situe au niveau de l’Aiguille des Glaciers (3816 m), cette limite suit la ligne de partage des eaux entre l’Arve et l’Isère (Torrent des Glaciers, affluent du Versoyen puis de l’Isère). L’Aiguille des Glaciers est donc un tripoint Pô, Arve, Isère.

Peu après la LPE s’abaisse vers le premier col franchissable (qui permet de relier les Chapieux à Courmayeur) : le Col de la Seigne (FR-73-2516b et IT-AO-2514) (cotation S3, CTG : 9 septembre 1989) puis le Col du Petit Saint Bernard (FR-73-2188 et IT-AO-2188).

Le club des 100 cols a répertorié 29 cols (tous d’une altitude supérieure à 3 000 m et non cotés) entre le  Mont Dolent et le Mont Blanc, et 15 entre le Mont Blanc et le Col du Petit Saint Bernard (tous non cotés sauf le Col de la Seigne). Liste de ces cols : tableaux 1 et 2.

  • Les automobiles (et camions !!!) peuvent franchir la LPE par le tunnel du Mont-Blanc, mis en service le 19 juillet 1965, il permet de relier Chamonix à Courmayeur (longueur 11,6 km, altitude de l’entrée côté français : 1 274 mètres, côté italien : 1 381 mètres), il passe à l’aplomb de l’Aiguille du midi).

Dans les départements de Haute-Savoie et de Savoie (sauf dans le secteur du Mont Cenis – voir plus loin), la frontière suit la ligne de partage des eaux ; elle a été fixée en 1860 par le traité de Turin[3] lors du rattachement de la Savoie à la France. A noter que ce n’est pas une frontière linguistique, le Val d’Aoste est historiquement francophone (le  valdôtain est un dialecte du groupe franco-provençal). Le Val d’Aoste est aujourd’hui officiellement bilingue, mais  l’italien est, au xxie siècle, la langue la plus commune entre les valdôtains.

  • Lors de l’annexion de la Savoie en 1860, Napoléon III, s’entend avec l’Italie nouvellement née à repousser la frontière, au col du Petit Saint Bernard, jusqu’au-delà de l’hospice ([4]).
  • Après la Seconde Guerre mondiale, le traité de Paris(4), signé en 1947, stipule le retour à la stricte ligne de partage des eaux.

3.   Du Col du Petit Saint Bernard au glacier de Rochemelon

Après le col du Petit Saint Bernard, à l’est, la LPE et la frontière passent par le Mont Belvédère et le Col du Belvédère (FR-73-2569 et IT-AO-2568b) (cotation R2) (CTG : 2 septembre 2000), puis s’orientent vers le sud et passent par plusieurs sommets au dessus de 3000 m.

La LPE est traversée par un sentier au Col du Mont (FR-73-2636a et IT-AO-2639b)  (de Valgrisanche à Sainte-Foy-Tarentaise  – GR non coté) – (CTG : 10 septembre 1989).

Elle se poursuit ensuite entre les massifs de la Vanoise et du Grand Paradis, avec à l’ouest le Col de l’Iseran et à l’est le Col du Nivolet. Le Col de la Galise (FR-73-2987 et IT-TO-2990b) (S non coté) permet de joindre les routes d’accès à ces deux cols.

La pointe de la Galise (3346 m) située, peu au nord du col éponyme, est le tripoint hydrographique  où convergent les bassins de Isère et de deux affluents du Pô, la Dora de Rhême affluent de la Dora Baltea (Aosta)  et du Torrente Orco (Locana, Cuorgne). La LPE entre ces deux affluents du Pô correspond  aussi à la limite entre la Province d’Aosta et celle de Torino.

Un peu plus au sud, au niveau du sommet Levanna orientale, se trouve un autre tripoint hydrographique correspondant à la jonction des bassins de l’Arc,affluent de l’Isère et du Rhône et celui du Torente Ocro cité ci-dessus et celui de la Stura di Valgrande, affluent de la Stura di Lanzo puis du Pô, (Lanzo Torinese).

Après le glacier de Rochemelon, au Mont Tour (3 385 m), la LPE et la frontière se séparent.

C‘est au niveau du glacier de Rochemelon, vers la pointe de Novalèse (3350 m) que se trouve le tripoint Torrent du Ribon, affluent de l’Arc, Stura di Viu  affluent de la Stura di Lanzo (Viu) et plusieurs torrents affluents de la Cenischia puis de la Dora Riparia (puis du Pô) à Susa.

Le Club des 100 cols a répertorié 74 cols frontaliers entre le Col du Petit Saint Bernard et le Mont Tour (tableau 3).

4.   Secteur du Mont Cenis

La LPE s’oriente nord-ouest et passe par la pointe de Ronce avant de rejoindre le Col du Mont Cenis  (FR-73-2081), puis s’oriente sud-ouest pour suivre la crête et remonter au Signal du Petit Mont Cenis avant de redescendre au Col de Sollières ( FR-73-2639) (Cotation R2/S1 – CTG : 23 septembre 2017) et au Col de l’Arella (FR-73-2635a) – (S2 – CTG : 23 septembre 2017) puis au Col du Petit Mont Cenis (FR-73-2183b), avant de remonter, en s’orientant sud-est, vers la pointe Droset (2917 m) (et l’ancien fort de Malamot) puis au Col de Savine (ou Col Clapier) (FR-73-2477 et IT-TO-2477b) (S non coté).

15 cols situés sur la LPE dans ce secteur non frontalier sont répertoriés (tableau 4).

Après le glacier de Rochemelon, la frontière franco-italienne poursuit son orientation sud-ouest pour passer en aval du barrage du Mont-Cenis et rejoindre la LPE au Passo dei Trinceramenti (FR-73-2889) (non coté)  peu avant le Col de Savine.

Dans cette zone, la frontière a subit plusieurs modifications     .

  • De 1860 (rattachement de la Savoie à la France) au traité de Paris [5] en 1947, la frontière suivait la LPE (avec poste frontière au col du Mont-Cenis).
  • Le traité de Paris a repoussé la frontière au delà de la combe de Mont-Cenis où a été construit le barrage (1964-1968) entrainant la formation du lac et l’engloutissement des alpages et de l’hospice.
  • A noter que le traité de Paris a restitué ces territoires aux communes savoyardes de Sollières-Sardières, Lanslebourg et Bramans, en Haute Maurienne, le traité d’annexion de la Savoie de 1860 faisant passer ces alpages de l’autre côté de la frontière nouvellement créée, la Maurienne retrouvant finalement ses frontières historiques.

5.   Du Col de Savine à la Vallée Etroite par le Sommeiller

Au-delà du Col de Savine, la LPE et la frontière s’orientent  est-sud est vers la Dent d’Ambin (3372 m), la pointe Sommeiller (3332 m) et le(s) Col(s) Sommeiller. Du Passo dei Trinceramenti au Col Sommeiller 9 cols ont été répertoriés (en incluant ces 2 cols) (tableau 5)

Une piste R1/R2 permet d’accéder au col Sommeiller par le sud, coté italien, depuis Bardonecchia et Rochemolles. Cette piste, cyclable il y a une vingtaine d’année, est aujourd’hui très dégradée par les nombreux 4×4 qui veulent se rendre au Col Sommeiller, rare 3000 accessible !!! (CTG : 16 septembre 1977, 14 septembre 1986 et 30 septembre 2018).

     Col Sommeiller – Photo Daniel Cattin – 1986

Les catalogues français et italien s’accordent  pour définir 2 cols  Sommeiller (Est et Ouest), situés respectivement, quand on arrive par la piste (caillouteuse)

  • Pour Col Sommeiller Est  (FR-73-3000b et IT-TO-3000) : à droite (donc à l’est) du petit lac (ou ce qu’il en reste)
  • Et pour Col Sommeiller Ouest (FR-73-2993 et IT-TO-2993) : au-delà (en fait au nord) du petit lac.

A noter que les cotations des catalogues français et italien sont différentes.

En 1986, comme le montre la photo ci-contre il y avait un panneau sur le parking, au sud du petit lac, indiquant Col Sommeiller 3009 m.

Une station de ski d’été à fonctionné au Col Sommeiller, sur le glacier, versant Savoie, de 1963 à la fin des années 1970. Un refuge hôtel avait été construit, il a été détruit par une avalanche durant l’hiver 1968-1969.

Après le Col Sommeiller, la LPE (et la frontière) s’orientent vers l’ouest par le sommet de Rognosa d’Etache (3373 m), l’aiguille de Scolette (3506 m), passent au  Col de Pelouse (IT-TO-2783 et FR-73-2793) (S , peut-être accessible coté italien depuis le lac de Rochemolles ?), la cime du Grand Vallon (3129 m) et la Pointe du Fréjus (2934 m)  avant de descendre au Col Fréjus (FR-73-2540 et IT-TO-2540a) (R1-2 coté français, S coté Italien) (CTG : 6 septembre 1992). (8 cols non cotés, répertoriés  entre Sommeiller et Fréjus – tableau 5.

Deux tunnels passent sous la pointe du Fréjus, entre Modane et Bardonecchia

  • Les travaux du tunnel ferroviaire ont commencé en 1857 sur ordre de Victor Emmanuel II (duc de Savoie, roi de Sardaigne, prince de Piémont et comte de Nice), le tunnel a été inauguré en septembre 1871 (après le rattachement de la Savoie à la France). Il est long de 13 688 m à une altitude moyenne de 1 123 m. Le tunnel est électrifié en 1915. En 1953, des navettes pour le transport d’automobiles sont mises en service.
  • Long de 12 895 mètres, le tunnel routier du Fréjus est mis en service 12 juillet 1980 et a entraîné la disparition des navettes de transport d’automobiles par le tunnel ferroviaire du Fréjus. L’entrée est à 1 228 m côté français et 1 297 m côté italien.

Après le col du Fréjus la LPE passe par le sommet de l’Argentier  (3046 m), puis le
Petit  Col de la Roue  (FR-73-2628 et  IT-TO-2628) (non coté), le Col de la Roue (FR-73-2541 et IT-TO-2562) (S3-4) (LC: 6 septembre 1987) et le Col de la Gran Bagna  (FR-73-2990 et IT-TO-2990c) (non coté) où la LPE et la frontière se séparent.

6.   Secteur Mont Thabor – Vallée Etroite

La LPE suit ensuite  la limite Savoie – Hautes-Alpes et passe notamment par le Col de Fontaine Froide (FR-05-2509a) (S2-3(O)) puis, le Col de la Vallée Etroite (FR-05-2445c) (S1-2(N), GR5), le Passage Sainte-Marguerite (FR-05-2434) (HS3) et le sommet du Cheval Blanc (3020 m) où la LPE s’oriente au sud vers le Mont Thabor (3178 m).

Au sud du Mont-Thabor, la limite 73-05 s’oriente vers l’ouest (en suivant la ligne de partage des eaux, Arc (affluent de l’Isère) au nord et Clarée et Guisane (affluents de la Durance) au sud. Le Mont Thabor peut donc être considéré comme un tripoint hydrographique avec les bassins de la Dora Riparia (affluent du Pô), de l’Isère et de la Durance.

Au sud du Mont Thabor, la LPE (Rhône-Pô) poursuit vers le sud-est  et passe notamment au Col du Vallon (FR-05-2645) (S2-3-4) qui sépare la vallée de la Clarée et la Vallée Etroite. Un peu plus au sud, le Col des Thures (FR-05-2194) (R1-S2-1(S), S2-3(N), GR5) (CTG : 13 septembre 1986) permet également  la jonction entre ces vallées.

La LPE s’abaisse ensuite vers  le Col de l’Echelle (FR-05-1762) et/ou Le Mauvais Pas (FR-05-1779).

  • Ces deux cols sont distants de 2 km sur la route joignant Névache à Bardonecchia. L’examen des cartes et des observations sur le terrain semblent laisser apparaître une situation particulière. Si le Col de l’Echelle débouche au sud sur la vallée de la Clarée et le Mauvais pas au nord sur des affluents de la Dora Riparia. La route reliant les deux cols passe par une petite dépression dont le fond se situe vers 1750 m.
  • On remarquera que c’est le point de passage le plus bas des Alpes occidentales entre la France et l’Italie.
  • À la suite du traité de Paris de 1814, le col de l’Échelle marque la frontière entre la France et le royaume de Sardaigne devenu royaume d’Italie.
  • Le traité de Paris de 1947 a repoussé la frontière franco-italienne, (située précédemment sur la LPE) au col de l’Echelle, à l’est de la Vallée Etroite (annexée par la France), au pied du Mauvais Pas, à 3 km de Bardonecchia.

On notera que la frontière actuelle suit la ligne de crêtes à l’est de la Vallée Etroite alors que la LPE (et l’ancienne frontière) suit la ligne de crêtes à l’ouest de cette vallée. 

 Liste des cols de cette section tableau 6.

7.   Du Col de l’Echelle à Montgenèvre

La LPE et la frontière remontent  vers le sommet du Guion (2654 m) avant de redescendre au Pas des Rousses (FR-05-2517b et IT-TO-2522) ( S non coté), remonter au Rocher de Barrabas (2618 m) avant de redescendre vers un passage bien connu des CTG : le Col des Acles (ou Col de Pertusa) (FR-05-2212 et  IT-TO-2217c) (S1-2) (CTG : 6 septembre 1981 et 13 septembre 1986 en descendant du Passo della Mulattiera). La LPE s‘oriente vers l’est et passe ensuite au sommet de Charra (2844 m)  (laissant au nord le Passo della Mulattiera (IT-TO-2412a) (R2)non situé sur la LPE mais un grand classique des CTG depuis les années 1980 (6 septembre 1981, 13 septembre 1986, 6 septembre 2001, 3 août 2003)).

La LPE et la frontière vont ensuite poursuivre vers l’est puis vers le sud en passant par le Col des Désertes (FR-05-2549 et  IT-TO-2545) (S, GR) (LC : 16 septembre 1980) et franchir plusieurs cols non cotés jusqu’au Pas de l’Ane (FR-05-3009 et IT-TO-3009a) (non coté) où la LPE et la frontière se séparent.

La LPE s’oriente sud-ouest vers la Pointe des Rochers Charniers et la crête des Charniers pour s’abaisser au Col des Trois Frères Mineurs (FR-05-2586) (S2-3(S), S3-4(N)) puis après le Pic du Lauzin ( 2773 m),  au Col de la Lauze (FR-05-2529) (S2-3) ((CTG : 13 septembre 1986). Ensuite, vers le sud la LPE passe par le Grand Chalvet (2632 m) et la tête de Fournéous (2682 m) avant  de redescendre au Col de Montgenèvre (FR-05-1850).

La frontière (fixée en 1947) se sépare de la LPE au Pas de l’Ane pour passer à l’est du Mont Chaberton (3132 m) et rejoindre la LPE au sud de Montgenèvre. 

  • Le Col de l’Echelle et le Col de Montgenèvre donnent accès, versant Italien, au Val de Suse. La partie amont de la vallée a été française de 1349 à 1713, la frontière se situant alors non loin de la ville fortifiée d’Exilles. Cette partie, alors rattachée au Dauphiné, était sous l’administration des Escartons du Briançonnais. En 1713, elle passe sous la coupe de la Maison de Savoie grâce à la signature du traité d’Utrecht. La partie basse de la vallée appartient à l’aire franco-provençale, comme le Val d’Aoste, le Valais ou la Savoie. La haute vallée, autour de Bardonnèche, est de tradition occitane. Ce patrimoine culturel se manifeste notamment dans les noms de lieux (Champlas, Séguin, Beaulard, Exilles, Jouvenceaux, Mélezet…) bien que la plupart aient été italianisés depuis. De nos jours, l’italien est la langue principale comme dans le reste de l’Italie.
  • Le Mont Chaberton fut le site d’importants ouvrages d’artillerie italiens qui menaçaient Briançon. Lors de la bataille des Alpes, le 21 juin 1940, guidés par les observateurs de l’ouvrage du Janus, les batteries italiennes du fort du Mont Chaberton furent détruites par les tirs de l’artillerie lourde française depuis le hameau du Poët-Morand, près du fort de l’Infernet
  • En 1947 (traité de Paris) la frontière a été déplacée, le Mont Chaberton étant annexé par la France et la frontière établie à 2 km au-delà du col de Montgenèvre à l’entrée du village de Clavière.

Liste des cols de cette section tableau 7.

C’est en territoire français, entre Montgenèvre et Clavière que la Dora Riparia (affluent du Pô) prend sa source.

8.   De Montgenèvre au Col Agnel

Après Montgenèvre la LPE et la frontière vont à nouveau se rejoindre, la LPE va séparer la haute vallée de la Durance de celle de la Dora Riparia, qui toutes deux prennent leur source au sud de Montgenèvre de part et d’autre du Chenaillet (2650 m).

La LPE passe au Col du Prarial (FR-05-2013) (R – ajouté en 2015 au catalogue du CCC) – situé sur le parcours du téléski du Chenaillet avant d’atteindre le sommet éponyme, où elle s’oriente brièvement plein est, vers le sommet du Grand Charvia où elle rejoint la frontière franco-italienne en passant par le  Col de Chenaillet (FR-05-2519c) (R1-2 S3(E), S3-4(N)) qui sépare le bassin de la Dora Riparia de celui de la Durance par la vallée de Cervières.

Après le Grand Charvia, la LPE et la frontière passent par plusieurs cols (tableau 8)  et sommets dont  les plus connus sont :

Col de Gimont (FR-05-2403 et IT-TO-2403)) (S1-2(O)) (GG : 05/09/90)

Cime Saurel (2449 m), on notera, au niveau de ce sommet, que l’on dénombre 3 cols Saurel :

–  Col de Saurel Ouest ( FR-05-2394 et IT-TO-2394) (S non coté) situé sur la frontière et la LPE à l’ouest de la cime

Col de Saurel Est (FR-05-2388) (S2(S),GR) situé en territoire français au sud de la cime, un peu à l’ouest de la frontière et sur  la LPE (CTG 8/10/2020)

Colle Saurel (IT-TO-2360)  (R1/Str) au nord-est de la cime, en Italie au nord de la frontière et la LPE

Col de Bousson (FR-05-2154 et IT-TO-2153) ( S2-3) (GG : 05/09/90 – CTG 08/10/2020)

Col de Chabaud (FR-05-2213 et IT-TO-2217a) (S2-3)  (GG : 05/09/90)

Pic de Terre Noire (3100 m) et Grand Glaiza (3293 m)

Col de Thures (ou de la Civia) (FR-05-2797 et IT-TO-2798) (R1-2 S3-4(N), GR58d) (CTG : 04/09/1993)

Bric Froid (3302 m), Gran Queyron (3060 m), Bric Bouchet (2997 m), Monte Granero Tête du Pelvas(2929 m).

Le Gran Queyron est un tripoint hydrographique entre le bassin de la Durance (par les sous-affluents du Guil), et ceux des torrents affluents de la Dora Riparia qui s’écoule vers Cesana Torinèse et celui de la Germanasca affluent de la Chisone puis de la Pellice à Pinerolo, et du Pô.

Coté italien, on passe de la province de Torino à celle de Cuneo avant d’atteindre le

         Col Lacroix (FR-05-2299 et IT-TO-2298) (S3-2-1, GR58b) (LC :2 septembre 1988, CTG : 10août 1990) puis

Note décembre 2020 : suite aux recherches de Lucien Chevalier sur d’anciennes cartes militaires un nouveau col situé sur la LPE vient d’être validé par le CCC, il sera dans l’additif 2021 : le Col de Paroussin (2635 m) ; à visiter mais il devrait être difficilement accessible à (avec un ???) vélo. Quelques illustrations.

et le

Col de la Traversette (FR-05-2947 et IT-CN-2950a) (S2-3-4) ; à noter que le Pertuis du Viso ou Tunnel de la Traversette (FR-05-2915a et IT-CN-2882) (S-GR/S2-3) (CTG : 28/09/1979 et 7/08/2003) construit au XVème siècle permet le passage sous le col.

Situé peu avant (au nord) du Col de la Traversette, le Monte Granero est également un Tripont hydrographique entre les bassins de la Durance, de la Pellice (affluent rive gauche du Pô)  et du

Après la Traversette, la LPE passe par la Pointe Gastaldi (3210 m) et Pain de Sucre (3208 m).

Le Mont Viso est situé au sud–est de la LPE, en territoire italien. Le  Pô prend sa source au pied (nord) du Mont Viso.

A l’ouest du Mont Viso, entre celui-ci et la LPE, se trouve la source du Torrente Valenta qui se jette dans la Varaita à la sortie du Lago artificiale de Castello en aval de Pontechianale. La ligne de partage des eaux entre le Pô et les affluents de la Varaita, part de la Pointe Gastaldi et passe au Mont Viso. La Pointe Gastadi est donc le Tripoint entre les bassins du Guil affluent de la Durance puis du Rhône, du et de son affluent (rive droite) la Varaita.

Col Vieux d’Agnel (FR-05-2770 et IT-CN-2783a) (S2), (CTG : 21 août 2014).  Il est facilement accessible depuis le Col Agnel par un sentier qui suit la ligne de crête.

Col Agnel (FR-05-2744 et IT-CN-2748), C’est le plus haut passage routier entre la France et l’Italie ; il relie le Queyras (Vallée de l’Aigue Agnelle, puis du Guil – Molines en Queyras, Guillestre) au Val Varaita (Chianale).

Versant italien le Val Varaita([6]) (Pontechianale) a changé de statut au cours de l’histoire successivement France (?), République des Escartons, Dauphiné, Duché de Savoie et finalement Royaume de Sardaigne au traité d’Utrecht (1713). C’est l’une des vallées occitanes du Piémont, où à côté de l’italien et du piémontais, l’occitan est également parlé (dans sa variante vivaro-alpine).

Liste des cols de cette section tableau 8.

9.   Du Col Agnel au Col de Larche

Après le Col Agnel la LPE et la frontière s’élèvent au Pic de Caramantan (3025 m) et passent ensuite au

Depuis Rocca Bianca (3059 m), la LPE passe par le Col Blanchet puis la tête des Toillies,
   A gauche Chianale, à droite Saint-Véran

Col de Saint-Véran (ou Col de la Cavale) (FR-05-2844b et IT-CN-2863) (S2-3, GR58) (GG : 09/08/2008)   puis au

Col Blanchet (ou Col de la Nière) (FR-05-2897 et IT-CN-2897)  (S3-4, GR) (GG : 08/07/1990)

Et à la tête de Toillies (3175 m), où la LPE passe des Hautes Alpes aux Alpes de Haute Provence avant de redescendre au

Col de Longet (FR-04-2660  et IT-CN-2646a) (S3, GR) (LC : 25/09/1978,           GG : 08/07/1990)

 

Ces 3 cols donnent accès, versant italien au val Varaita (Chianale) ; côté français le Col de Saint-Véran et le Col blanchet  s’ouvrent vers la vallée de l’Aigue Blanche (Saint-Véran) et le Col du Longet vers la Haute Ubaye (Vallon de Maurin).

 

 

 

Plus au sud, sur la LPE et la frontière, entre le col du Longet et le Col de Larche le club des 100 cols à dénombré 31 cols (35 cols entre Agnel et Larche), tous d’une altitude supérieure à 2500 m, à priori peu d’entre eux semblent accessibles pour un cyclotouriste raisonnable (liste tableau 9), sauf, peut-être le Col de Mary (ou  Col de Maurin) (FR-04-2641a et  IT-CN-2637a) (S2-3-4, GR) (LC : 10/8/90)

Le plus haut sommet sur cette portion est le Brec de Chambeyron (3389 m).

C’est au niveau du Mont de Maniglia (3183 m), situé sur la LPE Pô – Rhône (Ubaye) au nord-est de l’Aiguille de Chambeyron que démarre la ligne partageant les eaux de 2 affluents du Pô, au nord le bassin de la Varaita et au sud celui des affluents de la Stura de Demonte puis du Tanaro. Le Mont Maniglia est donc un tripoint Rhône – Varaita – Tanaro.

Avant de s’abaisser au Col de Larche la LPE passe par le Col de Ruburent (FR-04-2502  et IT-CN-2513)  (S3-2-1(O)) (LC : 9/10/81).

Le Col de Larche  ou Colle della Maddalena (FR-04-1991 et  IT-CN-1996) met en communication la vallée de l’Ubaye (Jausiers, Barcelonnette) avec la vallée de la Stura di Demonte (Vinadio, Demonte, Borgo San Dalmazo).

La LPE et la frontière coïncident sur la totalité de cette portion.

Versant italien du Col de Larche, la vallée de la Stura (Demonte) fait partie des vallées occitanes du Piémont où l’occitan est parlé.

35 cols sont répertoriés entre le Col Agnel et le Col de Larche (tableau 9).

10.   Du Col de Larche au Col de la Lombarde

Comme pour la précédente, la LPE et la frontière coïncident sur la totalité de cette portion pour laquelle le CCC a dénombré 46 cols entre Larche et Lombarde (tableau 10).

Du Col de Larche à la  Brèche d’Ischiator (FR-06-2850) (non coté) la LPE est située dans le Parc National du Mercantour, (l’accès des cols avec un vélo étant interdit).

Parmi les sommets de cette portion on peut citer la Tête d’Enchastraye (2954 m), le Rocher des Trois Evèques (2868 m), le Mont Vallonet (2942 m), le Mont Ténibre (3031 m) et le Corborant (3007 m).

C’est au niveau du Rocher des Trois Evêques que la LPE va passer d’un partage des eaux Pô-Rhône (Ubaye – Durance) à un partage des eaux Pô-Var (Tinée). Le Rocher des Trois Evêques est donc un tripoint hydrographique Pô, Rhône, Var.

C’est également au niveau du Rocher des Trois Evêques que l’on passe des Alpes de Haute-Provence (04) aux Alpes Maritimes (06).

Le Col de la Lombarde (FR-06-2350a et IT-CN-2351) met en communication la vallée de la Tinée (Isola 2000, Isola) avec la vallée de la Stura di Demonte (Vinadio, Demonte, Borgo San Dalmazo).

Après le Traité de Turin 1860 (rattachement de la Savoie et du Comté de Nice à la France), les Piémontais conservent des territoires sur le versant français, en Tinée, en Vésubie et surtout en Roya avec les communes de Tende et de la Brigue.

Dans ce secteur la zone située sur le versant français entre Colla-Lunga et le Mont Clapier reste Piémontais (en particulier : la rive gauche de la Tinée, une partie de la commune d’Isola, et donc le versant sud du Col de la Lombarde). Le hameau de Mollières (commune de Valdeblore)  reste italien malgré le plébiscite, comme d’autres territoires de chasse du Roi Victor Emmanuel II.

Le traité de Paris (1947) ramène la frontière sur la LPE. La station de sports d’hiver d’Isola 2000 a été construite sur des terres cédées par l’Italie à la France à cette occasion.

11.    Du Col de la Lombarde au Col de Tende

Après le Col de la Lombarde, la LPE, qui coïncide toujours avec la frontière franco-italienne s’oriente vers l’est, et, rapidement va séparer le Parc National du Mercantour (coté français) du Parco Naturale Alpi Maritime (coté italien). Dans cette portion la LPE ne s’abaisse pas en dessous de 2500 m, le point le plus élevé étant le Mont Gélas (3143 m).

Au niveau du Mont Clapier, on passe, versant sud de la LPE, du bassin versant du Var à celui de la Roya. Le Mont Clapier est donc un tripoint hydrographique Pô, Var, Roya.

En s’approchant du Col de Tende, à la Cime du Sabion (2610 m), la LPE sort des parcs et s’abaisse vers le col de Tende en passant notamment par la

Baisse du Péru (FR-06-2079 et IT-CN-2079) (R2) et le

Col de Pernante (FR-06-1898 et IT-CN-1898) (R1) (GG : 24/8/2007, CTG : 5/5/ 2012, CCC-PC : 3/9/2018)

puis le Col de Tende Ouest (FR-06-1871 et IT-CN-1871 ) (R1, goudron à  600 m du col versant italien).

La frontière est située à 600 m au nord du col, là ou s’arrête le goudron.

Un tunnel routier et un tunnel ferroviaire passent  sous le col. Le tunnel routier a été  construit entre 1878 et 1882  (alors que les 2 versants étaient italiens), sa longueur est de 3 182 m,  il démarre à  1 280 m en France et  1 321 m en Italie).

La piste, côté français (sud), démarre à l’entrée du tunnel. Le revêtement disparaît assez rapidement.  46 lacets vertigineux permettent d’accéder au col en 7,5 km (et 600 m de dénivelé).

Sur le versant nord (italien), seuls les 600 derniers mètres (en territoire français) d’une route très étroite ne sont pas revêtus.  La route (goudronnée) démarre environ 1,5 km avant le tunnel. Elle a un nombre de lacets plus restreint (une douzaine) mais qui sont non moins impressionnants.

« En septembre 1947, l’entrée en vigueur du traité de Paris a pour conséquence de déplacer la frontière avec l’Italie vers le nord, en attribuant à la France La Brigue et Tende qui, bien qu’appartenant au territoire du comté de Nice, avait été laissés au royaume d’Italie pour des raisons politiques et stratégiques. Il est décidé que la frontière passe au-delà de la ligne de crête devant l’insistance de de Gaulle, incorporant ainsi le complexe entier des forts, en vertu des réparations de guerre, mais surtout pour éviter que cette position puisse redevenir à nouveau un point militaire stratégique » ([7]).

Le club des 100 cols a dénombré 46 cols entre le Col de la Lombarde et le Col de Tende (tableau 11).

Au cours d’une randonnée organisée par Pierre Chatel les 3,4 et 5 septembre 2018, un groupe du Club des 100 cols (CCC-PC) a visité les principaux cols voisins de la LPE entre le Col de Pernante et le Mont Saccarel. Voir le Diaporama.

12.  Du Col de Tende au Mont Saccarel

Au delà du Col de Tende ouest, la LPE (située en territoire français passe par le Fort Central (1908 m) avant de redescendre au

Col de Tende Est  (FR-06-1890 et IT-CN-1890 ) (R1) (CCC-PC : 3/9/2018)

La Haute Route du Sel (HRS) (accessible uniquement à pied et à vélo les lundis et mardis), permet à partir du Col de Tende d’accéder à plusieurs cols.

La HRS et la frontière sont situées un peu sur le versant nord  (bassin du Pô) de la LPE jusqu’au

Col de Cannelle (FR-06-1882 et  IT-CN-1882 ) (R1) (CCC-PC : 3/9/2018)

Après le col de Cannelle La LPE va alors se confondre avec la frontière (telle que fixée en 1947) jusqu’au Mont Saccarel, alors que la HRS (construite à la fin du 19éme siècle (quand les 2 versant étaient italiens) va passer en territoire italien jusqu’au col de Boaïra puis en territoire français au delà.

Du Col de Cannelle, la HRS, en territoire italien, passe au Colletto Campanino (IT-CN-2142) (R1) (CCC-PC : 3/9/2018). Ce col situé au nord de la LPE, sépare des vallées de torrents affluents de la Vermenaga qui se rejoignent à Limone Piemonte).

Du Colletto Campanino, un sentier (à droite) permet d’accéder, sur la frontière et la LPE au

Colle Vallette (FR-06-2185 et  IT-CN-2185b) (R2-3, GR) (CCC-PC : 3/9/2018)

La HRS rejoint ensuite le

Col de la Perle (FR-06-2086 et  IT-CN-2086 ) (R1) (CCC-PC : 3/9/2018) puis le

Col de la Boaïra (FR-06-2102 et IT-CN-2102) (R1) (CCC-PC : 3/9/2018)

La HRS passe alors en territoire français, sur la gauche un sentier donne accès au

Colle Plane (FR-06-2219 et  IT-CN-2219) (S3) (CCC-PC : 3/9/2018)

Puis la HRS va desservir  2 cols situés en territoire français, au sud (et en dessous) de la LPE qui séparent les vallées de sous-affluents de la Roya : la Baisse de Chevolail (FR-06-2235) (R2) (CCC-PC : 3/9/2018) et le Col de Marguareis  (FR-06-2085) (R2) (CCC-PC : 3/9/2018 dans le brouillard)

Elle traverse le massif du Marguareis (massif calcaire et karstique, aux caractéristiques géologiques exceptionnelles (Lapiaz, grottes et avens)

La piste rejoint la  LPE et la frontière au

Col des Seigneurs (FR-06-2111 et IT-CN-2111) (R1-2) (CCC-PC : 3/9/2018)  situé au dessus du refuge Don Barbera

Entre le Col de la Boaïra et le col des Seigneurs, la LPE va passer par 4 cols (voir tableau 12) dont un seul est coté par le Club des 100 cols  et serait accessible par un sentier depuis la HRS : le Pas de Scarasson (FR-06-2302  et IT-CN-2302) (S3-4(S)).

Après le Col des Seigneurs, la frontière (telle que fixée en 1947) et la ligne de partage des eaux vont coïncider jusqu’au Mont Saccarel.

La Haute route du sel s’écarte de la LPE, en territoire italien, pour passer au
Passo di Framargal (IT-CN-2179) (R2) (CCC-PC : 4/9/2018) avant de rejoindre la LPE et la frontière au

Col de la Celle Vieille (FR-06-2099 et IT-CN-2099) (R1-2) (CCC-PC : 4/9/2018)

Au-delà, un sentier va suivre approximativement la LPE et la frontière, alors que la HRS va rejoindre directement le Pas du Tanarel en passant par le Passo della Porta (IT-CN-1823) (R1) (CCC-PC : 4/9/2018) 

Par le sentier on accède successivement au :

Col de l’Evêque (FR-06-2161 et IT-CN-2161) (S2) (CCC-PC : 4/9/2018)

Puis à  la Cime de Velega (2386 m), puis on passe en dessous (est) du Mont Bertrand avant de redescendre au

Col Roux (FR-06-2175 et  IT-CN-2175) (S2-3) (CCC-PC : 4/9/2018), puis monter à la Cima Missoun (2356 m) et  redescendre au

Col de Gravairole (FR-06-2250 et IT-CN-2250) (S2-3) (CCC-PC : 4/9/2018) puis en contournant par l’ouest le sommet de la Cima Ventosa rejoindre le

Pas du Tanarel (FR-06-2045 et IT-CN-2045) (R1-2)  (CCC-PC : 4/9/2018) la piste rejoint ensuite le

Pas de Basera (FR-06-2041et IT-CN-2041) (R2(O), R1(E)) (CCC-PC : 4/9/2018) puis le

Pas du Saccarel (FR-06-2145 et IT-CN-2145) (R2) (CCC-PC : 4/9/2018) au pied du Mont Saccarel.

  • Le Mont Saccarel est un tripoint hydrographique où se rejoignent trois LPE :

au nord, la LPE Roya – Pô, (décrite ci-dessus) suit la frontière franco-italienne (fixée en 1947),
– à l’est la LPE Pô – Argentina, que suit la limite entre le Piémont et la Ligurie,

                       ces deux LPE correspondent à la LPE Adriatique – Méditerranée occidentale
– au sud la LPE Roya – Argentina (deux fleuves côtiers tributaires de la méditerranée occidentale) ; c’est la frontière franco-italienne (fixée en 1947).

Du Col de Tende au Mont Saccarel, le club des 100 Cols a dénombré 18 cols (tableau 12).

13.   Au delà du Mont Saccarel

La piste se poursuit (Alta Via dei Monti Liguri) en Italie en suivant la LPE Pô – Argentina vers le Sella della Valetta (IT-IM-2085) (R2) (CCC-PC : 4/9/2018),la Cima Valetta (2120 m) puis un sentier permet d’accéder au Passo Garlenda (IT-IM-2021) (S)  (CCC-PC : 4/9/2018) et au Passo Fronte  (IT-IM-2090) (S)  (CCC-PC : 4/9/2018).

Un petit dernier (pour la route) : Christian Jeandey – notre spécialiste des tripoints – a attiré l’attention sur le Monte Fronte.  Le groupe de chasseurs de cols est passé au nord est du Monte Fronte en poussant le vélo vers le Passo Fronte. La Alta Via dei Monte Ligurie, suit approximativement la LPE Adriatique – Méditerranée occidentale, elle s’en écarte au nord au niveau du Monte Fronte pour la rejoindre au Passo éponyme. Du Passo Fronte, part en direction du sud-est, la ligne de partage des eaux entre deux fleuves côtiers ligures : le Rio Argentina (qui se jette dans la Méditerranée à l’est de San Remo) et le Rio Arroscia (qui se jette dans la Méditerranée à Albenga).

Le Monte Fronte est donc un tripoint où se rejoignent  les bassins de 3 fleuves, celui du Pô tributaire de l’Adriatique et les deux fleuves tributaires de la Méditerranée occidentale cités ci-dessus.

 

 

Au sud du Mont Saccarel, la LPE Roya Argentina et la frontière, passent par plusieurs cols (les premiers cols – cités ci-dessous – ont été visités lors du retour à la Brigue au cours de la randonnée organisée par Pierre Chatel(1)) jusqu’à ce que la frontière se sépare de la LPE et  franchisse la Roya en aval de Breil sur Roya et en amont d’Olivetta San Michele.

Baisse des Fraches  (FR-06-1599a et IT-IM-1599 )   (R1) (CCC-PC : 5/9/2018)

Pas de Colle Ardente (FR-06-1599 et IT-IM-1600)  (R1) (CCC-PC : 5/9/2018)

Baisse de Sanson Est  (FR-06-1680a et IT-IM-1685b) (R1) (CCC-PC : 5/9/2018)

Baisse de Sanson Ouest   (FR-06-1694 et  IT-IM-1696) (R1) (CCC-PC : 5/9/2018)

Ces cols sont accessibles soit versant français par une piste qui part du Pas de Tanarel, soit versant italien par une route puis une  piste depuis Triora.

DIAPORAMA

Décompte final

Comme indiqué dans le tableau ci-dessous, sur la ligne de partage des eaux Adriatique – Méditerranée occidentale, du Mont Dolent au Mont Saccarel, le Club des 100 cols a dénombré 376 cols dont 337 frontaliers et 39 dont les deux versants sont situés en France.

10 cols situés sur la LPE sont goudronnés.

 

Secteur Total
Col « départ » compté
col « arrivée » non compté
dont goudronnés frontaliers non frontaliers
1 Mont Dolent-Mont Blanc 29 0 29 0
2 Mont-Blanc – Petit Saint Bernard 15 0 15 0
3 Petit Saint Bernard  – glacier de Rochemelon, Mont Tour 74 1 74 0
4 Zone Mont Cenis 16 2 1 15
5 Savine – Gran Bagna 20 0 20 0
6 Secteur Mont Thabor 17 0 1 16
7 Echelle – Montgenèvre 14 2 9 5
8 Montgenèvre – Agnel 43 1 40 3
9 Agnel – Larche 36 1 36 0
10 Larche -Lombarde 47 1 47 0
11 Lombarde – Tende 46 1 46 0
12 Tende – Mont Saccarel 19 1 19 0
376 10 337 39

Hannibal

Un aspect n’a pas été traité dans cet article : la traversée des Alpes par Hannibal et ses éléphants.

Le passage des Alpes par Hannibal est une étape majeure de la marche vers l’Italie de l’armée d’Hannibal Barca, réalisée à la fin de l’année 218 av. J.-C., au début de la deuxième guerre punique déclenchée contre Rome. La voie terrestre par le sud de la Gaule est la seule possible pour conduire plusieurs dizaines de milliers d’hommes d’Espagne en Italie.

Mais où sont-ils passés ?

Une abondante littérature traite du sujet, de nombreux cols ont été proposés  comme lieu de passage ; parmi eux : le Grand et le Petit saint Bernard, le col de Savine, le col de Montgenèvre, le Col de la Traversette, le Col Agnel, le Col de Larche, le Col de Tende …

 

Cotation des cols (Club des 100 cols)

R : Route théoriquement carrossable (mais pas forcément cyclables)

S : Sentier figurant sur une carte en traits pointillés

HS : hors sentier

Les indices des sentiers et routes non goudronnées sont complétés par une numérotation permettant

de situer le degré de difficulté suivant le barème ci-après :

S1 ou R1 : Non goudronné, cyclable avec un vélo de route, mais pas toujours.

S2 ou R2 : Non goudronné, non cyclable avec un vélo de route, mais où l’on pousse aisément le vélo.

S3 : Sentier étroit, rocailleux ou très pentu, poussage difficile.

S4 : Portage.

S5 : Acrobatique, voir infranchissable, éventuellement dangereux.

Non coté –  (mais pas obligatoirement infranchissable)

 

Références

[1]  https://fr.wikipedia.org/wiki/Mont_Dolent

[2]  Selon Wikipédia :  Convention du 10 juin 1891 entre la Suisse et la France relative à la délimitation de la frontière entre le mont Dolent et le lac Léman (avec annexe).

[3] http://mjp.univ-perp.fr/traites/1860turin.htm

[4] https://fr.wikipedia.org/wiki/Col_du_Petit-Saint-Bernard

[5] https://www.cvce.eu/obj/traite_de_paix_avec_l_italie_10_fevrier_1947-fr-0eaf4219-d6d9-4c35-935a-6f55327448e7.html

[6] https://it.wikipedia.org/wiki/Valle_Varaita

[7] https://fr.wikipedia.org/wiki/Col_de_Tende

[8] https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_la_fronti%C3%A8re_sur_le_mont_Blanc

8 Commentaires

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  1. Bravo Gerard ! Quel travail !
    Ça donne envie d’aller en reconnaître quelques-uns en 2019 ….

  2. Bravo Gérard
    belles recherches historiques et géographiques. Avec toutes ces photos, tu vas bien pouvoir m en adresser quelques unes pour documenter certains cols qui en sont dépourvus. Je me suis autorisé à mettre en ligne la carte postale du Petit St Bernard.
    Amicalement.

  3. Vraiment superbe !
    Admirablement documenté par le texte et la photo !
    Passionnant !

    Merci Gérard.

  4. Bravo Gérard ! Très complet, très fourni, tout en restant passionnant, bien détaillé sans jamais être barbant, très fort !

    • Jean-Pierre G sur 08/01/2019 à 19:25
    • Répondre

    Fait par LE passionné, c’est passionnant. Et même parfois je (me) reconnais!

    JPierre G

    • Costa Albert sur 05/01/2019 à 13:48
    • Répondre

    Très bel article Gérard,
    Bravo pour ce que tu as fait,
    Albert Costa.

  5. Que dire ? C’est époustouflant .
    Au départ quand tu vois l’article tu dis ouah c’est long .
    Il suffit de lire la première phrase , et tu prends un réel plaisir .
    Comme dit Isabelle magnifiques photos et texte très enrichissant .
    Bravo Gérard un vrai champion .
    FC .

  6. Remarquable article Gérard! Très riche en infos, passionnant. Des photos extraordinaires accompagnées de cartes me donnent franchement envie de pratiquer également le muletier. Je viens de parcourir une partie de la frontière et il me faudra de nombreuses soirées pour suivre la LPE de bout en bout.

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