La Haute Savoie est très fréquentée cette année par les CTG : après une Cyclomontagnarde réussie par près de 40 d’entre nous, c’est sur un tout autre terrain que nous allons évoluer ce weekend.
Une journée est essentiellement consacrée au plateau des Glières et la seconde, au moins connu mais tout aussi beau col de Cenise, avec un point commun : l’absence de goudron dans leur partie sommitale Ah j’oubliais le second : des pourcentages redoutables mais Daniel avait su choisir les bons versants.
Il est donc 9h lorsque nous nous retrouvons au terme d’un covoiturage bien orchestré, à Amancy, petit village propret de la banlieue de la Roche sur Foron. Dès le départ, la Haute-Savoie nous révèle la beauté de ces paysages aux fermes riches et impeccables sur des routes au bitume qui ne l’est pas moins.
Nous nous élevons rapidement en direction d’un plateau situé à 900 m d’altitude vers la Chapelle Rambaud par une pente de 7 à 8% qui a tôt fait de nous faire oublier la fraîcheur matinale. Rémi a le temps d’admirer le lac Léman que les autres ne verront pas (?) et notre ami Cyril ferme la marche tel un chien de troupeau mais dont la bonhomie et le dévouement me ferais plutôt penser à un Saint (Bernard).
Une courte descente nous amène au col d’Evire, franchi sur une route à grande circulation que nous ne sommes pas fâché d’abandonner pour « escalader » le col des Fleuries déjà emprunté lors de la cyclomontagnarde de la semaine passée, mais par une route moins sympathique !
Un ravito s’impose car nous décidons de pique-niquer au sommet du col des Glières, donc pas avant 13h30 alors que le petit déjeuner pris vers 6h est déjà oublié par nos estomacs affamés. Nous retrouvons donc Marcel, fidèle accompagnateur de nos escapades au volant du fourgon salvateur qui tracte la remorque à vélos. Barre énergétiques, fruits secs, bananes et autres graines sont donc goulûment avalés en prévision de l’effort intense qui nous attend.
Et de fait, après une longue descente vers Thorens Glières que nous laissons sur notre droite, et un faux-plat montant jusqu’à Usillon, et plus précisément, à Nant Sec où nous trouverons une fontaine fort bien venue, nous voici donc au pied du mur.
9% de pente quasi constante jusqu’au Collet. Plus de 600 m sont grimpés en 7 km mais il fait bon et le plateau des Glières s’offre enfin à nous pour le déjeuner. Le paysage s’ouvre sur une magnifique prairie entourée de sapins. Au centre le célèbre mémorial sous rappelle qu’ici « des hommes ont su mourir pour demeurer des hommes ».
Nous apercevons au loin, notre objectif du lendemain : le col de Cenise dont on devine la piste caillouteuse. Ici c’est une bonne piste blanche qui nous permet de traverser le plateau en 2 kilomètres, entrecoupée d’un café qui sera même arrosé pour certains, par une bonne niôle offerte par le patron.
Comme à la montée, le revêtement excellent de la route, courses cyclistes oblige (Tour des Pays de Savoie, Tour de France), n’efface pas la pente encore plus raide de ce côté.
Nous sommes redescendus à 700 m d’altitude et il nous reste une douce montée vers le Grand Bornand, superbement dominé par la chaîne des Aravis avant de nous hisser vers le Chinaillon à 1300 m par une pente régulière à 6%. La fin sera agrémentée par la « Routes des Envers » histoire de corser une arrivée qui s’avérait trop facile ! Comme cela nous sommes certain de dépasser allègrement les 2000 m de dénivelé pour cette première journée.
L’hôtel « La Crémaillère » nous accueille dans des chambres confortables et décorées avec goût. L’excellent repas qui nous est servi confirme la bonne tenue de cet établissement en tout point recommandable ! Tandis que certains s’agitent devant de match de foot du jour (Mondial oblige) une courte balade digestive nous fait découvrir le vieux “village” du Chinaillon avant de tomber dans les bras de Morphée bercé par les rêves de la journée écoulée.
Dimanche matin, le temps est légèrement couvert mais pas trop frais et les premiers lacets du Col de la Colombière nous réveillent en douceur. Des départs échelonnés permettent un regroupement dans la descente, au Reposoir où Marcel a conduit un petit groupe qui déchargent leurs vélos ici.
La longue descente sur Scionzier nous fait dégringoler à 600 m d’altitude et 1000 m nous attendent avant le pique-nique. Jamais de plat aujourd’hui ! (Un peu comme hier, d’ailleurs…).
Une pente soutenue nous conduit au belvédère de Mont Saxonnex où un raidard à 17% en fait grimacer certain(e)s, même si le panorama est à la hauteur de l’effort.
Après cette pause, nous repartons et en apprenant la crevaison de Christiane, nous temporisons un moment. La pente devient très irrégulière mais globalement plus douce sauf à la fin où un enchaînement de lacets nous confronte à quelques raidards rugueux, mais le paysage devient magique avec la chaîne du Bargy aux couloirs enneigés et la vue qui porte au loin sur les montagnes du Faucigny.
L’alpage des Frachets accueille notre pique-nique et marque la fin du goudron : l’aventure commence…
La piste caillouteuse à souhait se redresse progressivement, mettant à mal la dextérité des plus téméraires pour passer dans ces lieux avec nos vélos de route. Les plus légers et les plus agiles y parviendront intégralement tandis que d’autres choisirons la marche à pied chaussés de “chaussures” parfois peu adaptées. Pour ma part, après avoir cabré plusieurs fois je me résous à grimper à pied les pentes les plus raides et les plus instables. Du sommet nous dominons le plateau des Glières empruntées au même moment par le Tour des Pays de Savoie.
Nous restons un long moment à admirer le paysage et savourer le sommet de notre périple à 1724 m d’altitudes. Reste une descente encore plus caillouteuse ou l’instabilité devient problématique pour la plupart d’entre nous. Même les plus aguerris devront mettre pied à terre pour rejoindre le refuge de la Sargniat où nous boirons de café.
C’est une véritable « descente de la mort » qui nous attend ensuite avec des caniveaux en travers de la route, les passages non goudronnés et des pentes entre 10 et 20%. 700 m en 6 km pour la partie la plus raide, je vous laisse faire le calcul. Un cocktail effrayant qui n’aura finalement que peu d’impact sur notre intégrité physique (à part une petite chute sans conséquences pour Joëlle).
Le retour se fera par des routes vallonnées mais globalement descendantes jusqu’à notre parking du départ à Amancy. Tout le monde y arrive en même temps au terme d’un weekend qui marquera dans cette saison 2018 : faire du vélo « autrement », c’est aussi cela la force de notre club. 10 dames et 13 homme, belle proportion même si la parité n’y est pas tout à fait. Notre activité se féminise même sur des parcours de plus en plus exigeants. Merci à tous et en particulier à Daniel pour nous avoir guidé dans cette superbe région.
Commentaires récents