Ascension 2017 dans les vignobles du Piémont italien

Cervin et Mont Rose

Voici un autre regard sur notre séjour ascensionnel sensationnel.

D’abord un grand merci à Bernard pour avoir une nouvelle fois trouvé des hôtels sympa pour héberger notre groupe de 45 cyclos.

La première partie du séjour se déroule donc à partir d’Alice Bel Colle, village oh combien perché de la province d’Alexandrie, belvédère sur une infinité de collines dominées par tout l’arc alpin pourtant distant de plusieurs centaines de kilomètres.

Voilà pour la carte postale mais Alice c’est aussi un vrai village italien avec sa vie typique que nous sommes venus perturber quelques instant tout en étant reçus par des habitant très compréhensifs et accueillants (surtout au bar car un cyclo assoiffé, ça écluse !).

Côté vélo on s’était un peu gratté la tête avec Bernard pour proposer des parcours attractifs et l’appoint d’Openrunner et du GPS s’est révélé ici bien utile. Toujours est-il que si nous savions à peu près où nous mettions les roues, nous avions bien vu quelques raidards qui feraient mal aux jambes mais … pas tous ! L’altitude modeste nous rendaient dubitatifs devant les chiffres de dénivelés annoncés par Openrunner mais ceux-ci se sont révélés exacts.

Dimanche 21mai

2 à 3 parcours sont donc proposés chaque jour avec un final plutôt escarpé puisque les dernières rampes avoisinent les 15%. Donc après avoir englouti un solide petit déjeuner (à volonté) dans une salle panoramique nous permettant parfois de voir la quasi intégralité de notre parcours du jour, nous nous élancions toujours en descente. Le premier jour nous « affrontons » les 2 seuls cols du coin à l’altitude ridicule (153 et 265 m) dont second accueillera notre pique-nique dans la réserve de Val Sarmassa. Peu avant le café à Montbercelli, une piste nous permet de rouler à l’écart de la circulation. Puis une superbe route de crête dans les vignes nous permet rallier Nizza Monferrato en passant par le beau village de Castelnuovo Calcea où nous admirons une magnifique église en brique rouge en attendant Nicole T qui a crevé. Une longue et pénible montée (chaleur, circulation et motos !) est le pris à payer pour approcher de notre but et malgré tout, comme prévu, nous n’avons pas été déçu par le final, que nous tâcherons d’éviter demain !

Lundi 22 mai

Le lendemain, nous descendons vers Acqui-Terme et ses sources d’eaux chaudes (74°c) sulfurées connues depuis l’antiquité. Une belle montée nous a permis de visiter les premiers villages belvédère et des routes de crêtes tels que Ponzonne, qui jalonneront la plupart des parcours de la semaine. Il fait bien chaud et la montée vers Castelleto d’Erro et sa tour médiévale, sera récompensée par un coin à pique-nique de rêve, non loin d’une trattoria accueillante où la réputation du café italien n’est plus à faire. Ça fait rêver non ? Eh bien ce sera pratiquement notre lot quotidien : vive l’Italie !

Ce sera bien nécessaire pour affronter les 20% et la piste pour rentrer. Bon, certains grimacent un peu car le Pinarello n’aime pas trop mais que c’est beau ! Et puis il reste le final pour nous achever sur un parcours modeste de 59 km mais avec 1500 m de dénivellation (tout de même) sans avoir jamais dépassé les 600 m d’altitude. Je passerai sous silence la fin de journée dans une cave repérée par notre ami Jean-Pierre L ! (le vin n’est pas cher là-bas…et la grappa est offerte).

Mardi 23 mai

Puisque les cols sont un peu loin, un départ motorisé nous permet de nous en approcher d’une trentaine de kilomètres. Adieux vignobles et bonjour la moyenne montagne, la mer et la chasse aux cols. Pas moins de 11 viendront enrichir notre catalogue. La première montée est très progressive et se poursuit par une piste à flanc de montage, dont les pierres épargnent nos pneus. J’ai choisi de faire serre-file aujourd’hui car j’intègre un groupe de costauds qui ne me laisseront pas le loisir de mener.

Après la piste, une superbe route large et bien revêtue nous attend, mon attention se relâche, je file dans la descente et je subi un choc d’une extrême violence comme si je me prenais un trottoir à pleine vitesse. Paf Paf !! Mes 2 roues sont à plat et mon bidon s’est disloqué sous le choc. Je rends grâce à Gérard Vi qui m’en prête un, ainsi qu’Alex et jules pour leurs chambres à air car comble de malheur, j’ai pris une chambre de 650 de l’ancien vélo de Régine !

Par bonheur mes pneus sont intacts (merci GatorSkin) et seul un léger voile ne m’empêche pas de rouler. Ma carrière de serre-file s’arrête là d’autant plus que nous perdrons Henri dans les cols qui suivent ! Donc de toute manière j’aurais été viré…

Des cols aux pourcentages variés se succèdent dans une fraicheur retrouvée, et le plus haut nous agrémente d’une vue à couper le souffle sur le golfe de Gènes. Nous empruntons de tunnel du col de Turchino sur l’itinéraire de la classique Milan – Sans-Remo avant de rentrer en laissant Henri derrière nous. Il sera finalement récupéré par un autre groupe venu plus loin en voiture.

La journée du mercredi, transfert vers notre nouvel hôtel à Barolo sera pour moi une journée de repos bienvenue par une température caniculaire : tourisme et restau (slow food à Bra) sont donc au programme.

Jeudi 25 mai

ALBA

Petite incursion vers le nord de Barolo, histoire de voir autre chose que des vignes. C’est pourtant dans les vignes que commence notre périple. La montée vers Diano d’Alba révèle un paysage de collines surmontée de village souvent hérissés d’un château ou d’une tour médiévale. La toute s’élève d’abord en douceur puis plus franchement dans une chaleur brumeuse dissimulant le mont Viso pourtant proche. Une belle descente nous conduit vers Alba, pays de la truffe blanche, à ne pas confondre avec Alba la Romaine en Ardèche. Une rue piétonnes débouche sur une place pavée et en 20 minutes visites et ravitaillement sont effectués. Le guide GPS est ici bien utile pour éviter les routes à grande circulation et nous progressons rapidement vers Corneliano d’Alba où le parcours moyen et le court se séparent.

Belle église, marché sympa avec des fruits, robinet d’eau fraiche et 2 groupes se forment. Le nôtre (moyen) est très réduit  car une section occulte s’est formée à notre insu pour partir à la fraiche ce matin ! Qu’importe, une route agréable nous conduit normalement vers Monteu Roero, dans le parc des « bois et des roches » du Roero. Avec des couleurs moins vives, cela ressemble un peu aux ocres de Roussillon. Mais la route est barrée et Denis partie en repérage nous conseille de faire demi-tour. Nous passerons donc par Montaldo Roero sans y perdre au change car malgré un raidillon à 16%, nous découvrons une place accueillante avec un abri couvert dissimulant  un bar Restaurant bien accueillant.

Cherasco

Pique-nique et café nous ayant revigorés nous décidons qu’une glace sera la bienvenue à Bra. Pas trop de difficulté pour y parvenir et comme j’étais venu en repérage la veille nous allons directement aux curiosités essentielle de cette capitale du Slow-Food, un certain art de vivre ! Un autochtone nous indique un bon glacier et nous ne serons pas déçus. Il reste ensuite à prendre notre élan pour monter au curieux village de Cherasco, citadelle imprenable siège de plusieurs  traités de paix entre le XVIIème et le XVIIIème siècle. Ce village au plan en damier conserve de nombreux monument (tour, arc de triomphe, cathédrale, monastère, château…) que j’aurai le loisir d’admirer avec Denis, le reste de notre groupe n’ayant pas eu le courage d’affronter le kilomètre à 9% pour y parvenir. Il faut dire qu’il nous reste la montée régulière mais longue vers La Morra, belvédère magique sur Barolo où nous serons accueilli à l’Office du Tourisme par une ex-étudiante grenobloise aujourd’hui installé en Italie et qui nous livre tous les secrets du secteur. Dan, pressé de rejoindre Cloclo, nous fausse compagnie et nous rentrerons peu après à Barolo non sans avoir fait le crochet conseillé par Novello avant de rejoindre notre hôtel quelque peu bruyant mais aux repas succulents !

Vendredi 26 mai

Seravalle Langhe

Aujourd’hui encore, routes de crêtes et villages belvédères sont au programme. Je me contenterai de la sortie courte, laissant un groupe bis concocter le sien. Nous quittons Barolo vers le sud par une brève montée suivi d’une spectaculaire descente dans les vignes dominées par le village de Novello. Nos vélos semblent d’ailleurs apprécier le ruban d’asphalte qui se déroule et plonge sur Monchiero, puis nous parcourrons promptement les quelques kilomètres qui nous séparent de Dogliani, sa belle église et ses ruelles typiques. Nous y retrouvons les copains du grand parcours mais c’est là que nos routes se séparent. Gérard Vt ayant allumé un cierge (électrique), chacun reprend sa route.

Pour nous, un accès direct au Passo Della Bossola par une longue et tranquille montée de 10 km. La route de crête qui suit offre des vues superbes, d’un côté sur une vallée boisée et de l’autre sur les vignobles du Langhe.

Diano d’Alba

Nous déjeunons en petit comité à Seravalle Langhe, dans un square en balcon (tables d’orientation et canons !)  au bas d’une grande place pavée que domine l’église. Bancs, fontaine, ombre, vue, pelouse, difficile d’en repartir mais c’est pour mieux apprécier le café de la trattoria voisine labellisée « bistrot de pays ». Cela fait bien plaisir à notre ami Jean-Pierre L qui repart avec une documentation !

Nous poursuivons notre chemin jusqu’à Montelupo d’Albese qui offre un belvédère sur plusieurs villages remarquables et dont les ruelles sont ornées de fresques toutes neuve sur le thème du loup. Se sera ensuite Diano d’Alba et son poste d’observation à 360°.

Avec Marie-Do et Jean-Claude, nous finirons par Castiglione Falletto où nous rencontrons un groupe de cyclos suisses.

Samedi 27 mai

Quelques cols s’imposent pour finir en beauté alors un petit tour vers Cuneo est le bienvenu. Pas pour les cols Agnel, ni de la Madeleine, ni même de Tende, mais un petit tour sur les contreforts des Alpes au départ de Morrozzo, choisi pour son parking et…son bar !

Les petites routes bucoliques font vite place à un coup de cul dès le km 7 et j’espère en moi-même que ça va calmer les ardeurs de ceux qui envisage de se frotter aux 21% du Colletto del Moro mais il n’en sera rien. Nous perdrons un instant Bernard égaré du côté de Mondovi tandis qu’un coinçage de la chaîne de Fernand au pied du Colle del Morte lui permettra de revenir. Je file bon train en direction du Coletto (?) et je me retrouve donc intercalé entre 2 groupes : les forts seront certainement hors d’atteinte et je décide donc d’attendre les « moyens forts » (ça devient compliqué !) qui vont se tromper à la première intersection. Je me pose donc un moment à Boves, persuadé que les « moyens-moyens » ne se lanceront pas tous dans l’ascension qui tue.

Mais, entre ceux qui se sont laissé convaincre par Danie et ceux qui n’ont pas compris où ils mettaient les roues, je les voie filer comme un seul « homme » sans même prendre le temps de la réflexion. Et même dans le groupe des « forts » Jules a su trouver les mots pour les convaincre tous ! Je me retrouve donc seul d’autant plus que personne ne semble capter mes coups de téléphone, pas même Denis notre valeureux serre-file, qui a rallié le gruppetto avec Marie-Do.

C’est ainsi que je parviens au sanctuaire de Fontanelle et sa superbe église monumentale que j’irai visiter après un bon pique-nique sous la fraicheur des platanes.

Je reprends la route vers Borgo San Dalmazzo pour me diriger vers le Colle Bicocca au terme d’une route de plus en plus étroite. L’accès à Cuneo se fait par la traversé d’un quartier résidentiel puis une voie verte et enfin une passerelle que j’avais dénichée à force d’exploration des cartes dans Openrunner. Un lacet et me voici à Cuneo, superbe ville de 50 000 habitant mais dont la Piazza Tancredi Galimberti et l’immense rue piétonne Via Roma, ne sont pas sans rappeler, en à peine plus petit, la place Bellecourt et la rue de la République à Lyon, les arcades en plus !

J’en profite donc pour déguster pendant un bon moment, un excellent café et prendre contact avec le groupe Bernard qui cueille des cerises à 10 km de là.

Le retour sur Morrozzo se fait avec un léger vent arrière, sur un faux plat descendant et avec le soleil dans le dos : que tu bonheur au milieux des vergers et des jardins maraichers à l’entretien impeccable.

20 minutes plus tard, le groupe Bernard – Denis me tiennent compagnie au bar pour l’ultime demi-pression du séjour. Les autres groupes arriveront moins d’une heure après malgré notre grande dispersion sur les 3 parcours proposé !

Conclusion

Pas de statistique dans ce compte-rendu mais l’impression d’avoir passé une semaine dépaysante dans une région méconnue mais variée et attachante comme le sont ses habitants et où finalement tout me monde semble avoir trouvé son compte. Le GPS a fait des émules car cela donne plus autonomie mais l’ambiance du club gagne-t-elle vraiment à multiplier les groupes au risque de se retrouver seul, ce qui m’est arrivé pendant 50km le dernier jour…A l’année prochaine ? Peut-être.

DIAPORAMA

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