Les archives du BRA 1981

Neige sur la Croix de Fer, et donc point de Galibier !

21 juillet 1981

Le froid a perturbé l’édition 2011 du BRA. Ce qui nous ramène à 1981 et à l’un de mes premiers “reportages”. Voyez cela:


La montagne, toujours difficile est parfois impossible. Le Brevet des Randonneurs des Alpes du Groupe Cyclotouriste Grenoblois, organisé les années impaires, fut obligé de déclarer forfait pour cause de chute de neige en plein été. J’ai pensé y vaincre l’adversité mais, comme tout le monde, j’ai renoncé.

Le BRA était le Brevet Cyclo-Montagnard Français le plus prisé dans les années 80, allant jusqu’à refuser du monde au delà des 5000 inscrits. J’y ai participé trois fois mais j’en ai « couvert » six éditions (du temps de l’ami Jules Arnaud) pour la revue Le Cycle qui prend mes articles de « pratiquant » depuis 1979. Le reportage allait tourner aussi court que le brevet, interrompu à hauteur du Glandon (1924 m).

Avec 250 bornes, l’ascension de la Croix de Fer (2067 m) puis le Télégraphe (1570 m) et le Galibier (2646 m), le BRA était devenu un brevet de légendes. A cause de l’ampleur de la tâche, de la beauté des sites mais aussi de l’adversité comme la canicule de 1979 ou les orages de 1977. En 1981 ce fut donc la neige qui rendait les descentes plus difficiles que les montées.

01) Dès le départ, les choses se présentèrent très mal en ce jour de fête nationale belge (sic). Les premiers renoncèrent dès la Rochetaillée tellement la pluie était forte. Pourtant la voiture du Cycle parvint à faire des clichés des cyclos en pleine en ascension. Ceci au niveau de l’actuel barrage de Grand Maison pas encore construit.

02) A la hauteur du Glandon la police signalait que le brevet était annulé et qu’il fallait retourner vers Grenoble. On voit en effet que la neige recouvre la route. On devine donc qu’il faisait froid. C’est donc à pieds qu’il faut descendre. A cause des glissades et du gel qui paralyse le buste et les mains.

03) En bon audaxieux, je contourne le barrage de police pour atteindre la Croix de Fer où des cyclos plus matinaux ont trouvé refuge. A cet endroit la couche de neige est impressionnante et laisse deviner un Galibier inaccessible. D’ailleurs dans le café-refuge personne ne veut m’accompagner pour tenter l’aventure. J’entends encore la réplique : « Nous, on attend le dégel ! »

04) L’idée que la Croix de Fer puisse nous protéger n’est pas suffisante. Je ne vais pas continuer vers Saint Jean de Maurienne. D’ailleurs il ne fallait pas entrer dans le café. Ou alors il aurait fallu s’y changer entièrement. La pluie sur le vêtement, et la transpiration dessous, transforment le corps en bloc de glace. Le vélo refuse d’aller plus haut.

05) Même ceux et celles qui avaient pris la précaution de revêtir la cape jugeaient nécessaire de descendre à pied. Ceci sur plusieurs kilomètres jusqu’à la disparition de la neige qui, été oblige, allait disparaître avant midi. On allait donc regagner Grenoble mais le plaisir des cyclos était gâché.

06) Le reportage du Cycle se plut à m’avantager sur une demie page, le photographe m’ayant surpris en plein effort apocalyptique ! Et, de plus, en janvier 1982 j’eus la chance de voir s’arrêter au Stand du Cycle, lors du Salon Vélo de Bruxelles, le Champion du Monde Freddy Maertens. D’où l’autographe sur la précieuse photo.


C’était donc loupé pour ce B.R.A., mais ce ne fut que partie remise. Les autres éditions furent plus ensoleillées. Reste donc la lancinante interrogation. Etait-il possible ce jour là de forcer, seul, le Galibier ? Je pense toujours avoir manqué une occasion de…

SITE D’André TIGNON

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