CTG : Témoignage d’Alain Viguier

CTG, trois lettres qui comptent

alainviguierJe suis venu au monde après que le CTG a été créé. Ça vous donne toujours un coup de jeune quand vous assistez à un anniversaire qui célèbre une décennie de plus. Il n’existe évidemment plus les créateurs de ce qui s’appelait à son tout début, je crois, « La Pédale Joyeuse ».

Si je me souviens bien, j’ai dû intégrer le club au début des années 70. J’avais autour de 35 ans et je n’avais roulé jusque-là qu’en solitaire ou en très petit groupe. J’avais acheté chez Zaza un vélo de marque française dont j’ai oublié le nom. Il était tout en acier, donc lourd, et ne comportait que les 2×5 braquets beaucoup trop longs que s’appliquaient bêtement à monter en série la presque totalité des constructeurs de cette époque. Je dois confesser que l’ascension des premiers cols que j’ai affrontés n’a pas été une affaire facile. Surtout quand j’essayais de suivre la roue d’un certain Jules, qui bien que ne maîtrisant pas encore complètement les lois de l’équilibre, quarante-cinq ans plus tard, se mettait à accélérer quand la pente se corsait. Il n’était pas le seul à tutoyer les sommets, mais comme j’arrivais à rouler de concert avec les dames, je n’en demandais pas plus. Elles s’appelaient Danièle (eh oui!), Dominique, Édith, Chantal, Régine, Michèle, Claudine et d’autres qui pardonneront à ma mémoire d’octogénaire quelques ratés. Elles étaient les dames et les demoiselles du CTG, elles en assuraient le charme et ce n’était pas rien.

Mon attrait très naturel pour le beau sexe ne me fait pas oublier les amitiés que j’ai nouées sur la route et dont je garde d’excellents souvenirs. Bob en premier lieu, bien sûr, et personne ne sera jaloux que je le cite en premier, compte tenu de ce que ce « brigand » a apporté au club. Sa fidélité en amitié, sa gentillesse, sa gouaille, sa disponibilité, sa joie de vivre, son franc parler, j’arrête cette énumération car il finirait par le croire. Il fut un excellent président, sachant s’entourer (ne m’a-t-il pas nommé vice-président?) et déléguer, ce qui est une réelle qualité. Mais aussi Jules déjà cité, trésorier modèle et formé à bonne école ; Daniel, le constructeur émérite, véritable haut couturier du vélo d’élite et aussi très agréable compagnon de route ; Bernard, le spécialiste des épreuves chronométrées, expert en bris de rayons (quand on est trop puissant!) ; Jean-Luc toujours aimable et distingué qui m’a amené dans sa roue dans un chrono autour du lac d’Annecy que j’ai trouvé très long ; Jacques, le rouleur né, spécialiste du tandem qui faisait souvent équipe avec Chantal. J’ai pris leur roue au cours d’un brevet des 200 km, je peux vous dire que ça allait très vite. Je ne risque pas d’oublier René, tant cet homme petit par la taille mais tellement grand par le cœur a compté et compte toujours pour moi.

J’ai aussi une pensée pour Michel, qui était mon voisin de palier, et qui fut aussi mon premier camarade de route. Paix à son âme!

Évidemment, je ne peux pas tout écrire, les souvenirs me reviennent par bribes, mais je puis affirmer que mon passage au CTG a fortement marqué ma vie. J’avais l’âge de la plénitude, des enfants encore petits, un travail prenant, une vitalité intacte, les perspectives de la vieillesse ne m’affectaient nullement. Je ne l’ai pas invitée, elle est là, pourtant. Déjà !

Alain Viguier

6 Commentaires

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    • FOUILLET Henri sur 21/11/2017 à 18:22
    • Répondre

    Oui,Jacques JOUFFREY est bien celui qui avait fini premier des tandem homme en 1956 avec Jo ROUTENS, et qui ensuite roulait avec Isabelle DEQUATRE, ils détenaient le record P.B.P en tandem mixte, record tombé en 1999.

    En plus d’être des cyclos qui roulaient (fort bien) pour rester modeste…, Jacques et Isabelle étaient aussi de très bon montagnards et skieurs alpinistes ayant skié sur les plus grands et hauts sommets des Alpes .Etant, mon épouse et moi même,parmi leurs compagnons de course en ski de montagne, nous pouvons en témoigner. Par eux , nous sommes arrivés au cyclotourisme, puis devenus aussi des passionnés du tandem.

    Jacques JOUFFREY est décédé tout dernièrement à l’age de 81 ans ( avis de décès sur le Dauphiné Libéré le 12/11/2017)

    Henri FOUILLET

    1. Merci beaucoup de ces précisions concernant votre ami Jacques JOUFFREY.

      Je me permets de vous interroger sur un autre cyclo des CT Grenoblois dont j’aimerai savoir ce qu’il est devenu : Jean JASSERAND. Je crois qu’il était né en 1928, mais auriez-vous sa date et son lieu de naissance exacts ou du moins des pistes pour les retrouver ?

      En tandem avec René DEBERNE, les deux “mômes” avaient terminé le Paris-Brest-Paris 1951 seulement une heure derrière les “anciens” Jo ROUTENS et René FOURMY. Une sacrée performance, compte tenu de leur jeunesse et de leur manque d’expérience.

    • fouillet mauricette sur 29/09/2017 à 18:19
    • Répondre

    Isabelle dequatre est dcd

    1. En effet Isabelle DEQUATRE est décédée à Grenoble le 30/04/2007. Elle était née à Pont de Claix le 19/03/1938, où elle vivait..

      Quelqu’un sait-il si le Jacques JOUFFREY qui roulait (fort bien) sur Paris-Brest en tandem mixte avec Isabelle DEQUATRE en 1975, 79 et 83 est le même que le JOUFFREY qui avait fini premier des tandems hommes en 1956 avec Jo ROUTENS ?

      Merci.

    • FOUILLET MAURICETTE sur 10/10/2016 à 19:05
    • Répondre

    Jacques le rouleur est encore vivant,il roulait en tandem avec Isabelle DEQUATRE DCD il y a quelques années.

    1. Bonjour,
      Pour les archives de Paris-Brest-Paris je souhaiterai retrouver la date de naissance complète d’Isabelle DEQUATRE ou à défaut des informations qui me permettraient de la trouver. Je crois que l’année est 1938, mais l’ACP n’a pas conservé les bulletins d’inscription des Paris-Brest 1975, 1979 et 1983. Merci d’avance.

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