Weekend sacoches Dolce Via – 6 et 7 octobre 2018

C’est un groupe de 27 CTG qui se présente finalement au départ de St Sauveur de Montagu, au cœur de la vallée de l’Eyrieux, pour un weekend « d’initiation » à la rando avec sacoches. Sacoches est en fait un terme générique car sacs à dos et même remorque sont également de la partie.

C’est en fait une double initiation puisque nous empruntons la magnifique Dolce Via, une voie verte tracé sur une ancienne voie ferrée entre la Voulte et St Agrève ou Lamastre soir un total de 90 km. Nous l’emprunterons sur plus de 35 km dont la moitié sur une piste non goudronnée mais bien roulante pour les initiés. C’est donc là que le mot initiation prend également son sens puisque les ¾ du groupe abdiqueront vers le saint bitume au lieu de se persévérer sur cet itinéraire certes un peu plus « nature » mais à la quiétude avérée. L’initiation au « gravel » ne fut donc complète que pour les initiés. Peut-être faudra-t-il songer à des séances de maniabilité adaptées pour que chacun se sente à l’aise en dehors des rubans asphaltés.

Nous poursuivons ainsi notre chemin, informés régulièrement des nouvelles de « l’arrière » et nous apprenons ainsi l’éclatement de la roue arrière de Marie-Thé pourtant bien équipée. Par bonheur, Jean-François et Viviane, nous ont rejoints et permettent à Marie-Thé de trouver un pneu neuf chez le vélociste du Cheylard. Entre temps, nous avons le loisir de profiter des nombreux aménagements de cette voie verte entre viaducs et tunnels, belvédères, bancs et aires de pique-nique.

Nous retrouvons nos amis du goudron à St Martin de Valamas pour un pique-nique agrémenté d’un café au bar de la place. Quelques villages Ardéchois ont, par chance, su garder petits bars et restos qui suffiront à notre bonheur. Nous repartons sur nos rives respectives et nous ne sommes plus que 5 à emprunter la piste comme prévu, pour la quitter au-dessus d’Intres avant de nous hisser sur les Monts du Vivarais en direction de Fay sur Lignon situé sur un plateau battu par les vents à 1200 m d’altitude. C’est le fief de Martine et Dominique, autres régionaux du séjour, chez qui nous prenons de l’eau afin d’hydrater nos gosiers desséchés par un vent de sud cependant bien froid ! Nous perdons ainsi près de 8° depuis Intres.

Marick s’est quelque peu égarée du côté de St Agrève et je la guide par téléphone, tandis que Cyrille notre fidèle patou-serre-file, veille sur l’arrière du troupeau en épaulant Marie-Thé qui, perturbée par sa crevaison, n’a pas pris le temps de s’alimenter. La fin de parcours est éprouvante pour beaucoup car les bosses de succèdent avec un vent de face persistant et la journée commence à être longue. La délivrance arrive au col du Viallard duquel nous apercevons le gîte salvateur dans un cadre grandiose dominé par le Mont Mezenc. La lumière d’Automne accentue le relief des Sucs qui confèrent à cette région son identité. A leur base paissent les fameux troupeaux de bovins produisant le délicieux Fin-Gras du Mezenc.

Nous apprécions la chaleur du gîte isolé tel un refuge dont les pierres se confondent avec le paysage. Son cadre et son aménagement intérieur s’harmonisent à merveille avec l’esprit de notre groupe même si une brève adaptation s’avère nécessaire… Le jour a bien décliné lorsque Cyrille et Marie-Thé arrivent enfin. Tout le monde est là pour savourer la bombine ardéchoise, plat traditionnel suivi d’un succulent plateau de fromages locaux et d’un moelleux au chocolat maison. Le Mas de la Sardèche nous accueille avec authenticité.

Annoncés pour le lendemain, la pluie, le tonnerre et le vent s’invitent toute la nuit, tambourinant sur les lauzes épaisses des toitures et saupoudrant abondamment de suie, le vélo de Fernand imprudemment rangé à côté du barbecue ! Mais vers 6 heures, tout s’apaise et même si le grondement d’un engin évoque le bruit du chasse neige, c’est au sec que nous pourrons repartir. La température de 5° nous permet d’apprécier les première rampes qui nous amènent sur le parcours du jour. Nous oscillerons sur la ligne de partage des eaux entre Atlantique et Méditerranée avant le plonger vers cette dernière. Nous enchaînons vrais et faux cols (selon la classification du Club des Cent Cols) dans un décor époustouflant sublimé par les multiples nappes de nuages rendant le paysage presque surnaturel semblables au film Avatar comme nous le dira Evelyne. Le profil adouci ménage les jambes fatiguées par l’étape de la veille et le café du pied du Mont Gerbier de Jonc est le bienvenu alors que la température ne dépasse toujours pas les 10°.

Nous apercevons les sources de la Loire avant de basculer vers Mezilhac. Nous sommes à présent du côté méditerranéen et cela se ressent par la luminosité du ciel, la végétation, les parfums et la température qui monte progressivement vers les 20° pour notre pique-nique. Un bar restaurant nous sert quelques (mauvais) cafés comme à peu près partout lors de notre périple en Ardèche, et nous avons raté l’omelette aux cèpes que les épicuriens ont repéré trop tard !

Quelques cols après, nous voici au col de la Fayolle où nous perdons Marie mais ce n’est pas grave, car sur ce versant méditerranéen les routes descendantes, comme les eaux vont toutes vers la vallée de l’Eyrieux. Plus bas, c’est au tour des ramasseurs de châtaignes de s’égarer sur des chemins imprévus, Marick, Thierry, Jules et même Cyrille fileront ainsi vers le parking au lieu d’emprunter une dernière route en balcon dont l’Ardèche a le secret.

A l’issue d’un dernier col que même les locaux ignorent nous rejoignons notre point de départ, non sans avoir vu 2 sangliers nous couper la route, fuyant chiens et chasseurs en 4×4 sur le versant opposé.

Voilà c’est terminée, « happy end » pour cette fin de week-end où la chance météorologique combinée à la splendeur des paysages nous donne déjà l’envie d’y revenir…

Diaporama

2 Commentaires

  1. Merci au narrateur! C’est très agréable à lire. =) J’aime les petites touches personnelles au milieu des descriptions.
    Ne reste plus qu’à partager avec nous vos itinéraires sur une carte et/ou une trace.

    Encore merci,
    Sylvain de Objectifmetiers.fr

  2. Bonjour,
    très bon texte de Patrick, que dire de plus?
    juste le refrain de la chanson emblématique

    “L’Ardecho ! L’Ardecho ! Merveillous païs
    S’as pas vis l’Ardecho
    N’as jamaï rein vis.”

    Pour avoir l’accent faut prononcer tous les S…
    A + les copains

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