Le séjour au Piémont, par Henri (20-27 mai 2017)

texte écrit et transmis par Henri Géhard

20 Mai – Départ de Grenoble vers Alice Bel Colle au Sud Est de Turin 3h30 de transport.
Pour ma part, je fais route avec Denis, via le Fréjus nous arrivons vers les 18h à l’hôtel du Belvédère, 1ère destination de notre séjour. Nombreux sont les CTG déjà arrivés (nous serons 46). La terrasse est déjà pleine et la 3ème mi-temps bat déjà son plein.
Il est prévu entre 2 et 3 parcours chaque journée avec des distances variant de 40, 60 ou 80 km et un dénivelé compris entre 700 et 1700m. Un groupe de marcheurs se créera également. Il y en aura donc vraiment pour tous les goûts.
Pour ne pas avoir à le répéter et d’un point de vue général, 3 remarques : le relief d’abord, qui va de 5 à 20%, le chemin du retour que nous emprunterons au moins 2 fois est de 2 km dont certains passages à 10%, sans trahir de secrets, je crois que nous y penserons tous, au cours de la journée, à garder des forces pour ces derniers hectomètres. C’est dans le Piémont, plus que nulle part ailleurs, que l’on visualise vraiment ce qu’est l’arc Alpin. En effet les trois quarts de l’horizon (donc un vrai 240°) étaient occupés par les montagnes avec une mention spéciale pour le Viso qui se détachait très nettement et peut être le Mont Rose plus au Nord.
Dernière considération, il fera grand beau tous les jours de la semaine avec une luminosité excellente les 3 premiers jours, mais à partir du Mercredi, une brume de chaleur masquera les Alpes pourtant très proches. Enfin, je ne rapporterai ici que les aventures de l’équipe du Grand Parcours. J’espère avoir des confrères dans les 3 autres groupes.

Campanile de Monastero

Dimanche 21 – Alice del Colle – Asti – Alice (Nord-Ouest) 91 km – 1450m
Nous sommes 10 pour ce 1er jour, 9 hommes et notre « radio reporter – Good Morning CTG », j’ai nommé bien sûr, Nicole. Alex que nous n’avons pas suffisamment remercié pour ce service, est à la manœuvre GPS, et Dieu sait que nous en aurons grand besoin.
L’équipe se compose d’Alex, André, Didier, 2 Gérard (Venet et Vedi), Henri, Jo (Joseph) et Jeannot, Jules et Nicole. C’est Nicole et sa taille de crevette qui sera la seule du séjour avec Patrick, à crever (pincement de la chambre) sur une portion « Cattinesque » mais à quelque chose malheur est bon, cela permettra à André de récupérer son compteur qui avait sauté 100m auparavant.
Moralité, 6 bars, même pour une plume, c’est insuffisant si le terrain est caillouteux. Cette 1ère journée dans les vignes aura permis de se
faire une idée du parcours « Montagnes Russes et Grand 8 » qui nous attend.

Aquithermes – Madame respire les vapeurs…

Lundi 22 – Alice Del Colle – Aquiterme – Ponzone – Monastero Alice. 84 km – 2000m
Nous sommes toujours 10 –
3 Grandes montées au programme sans compter 1 km à 20% et bien sûr, notre dernier raidar habituel. Nous commençons par Aquitherm avec ses sources d’eaux chaude (74° quand même) et son aqueduc, ou du moins ce qu’il en reste. 2 descentes vertigineuses sur un revêtement très approximatif avec cailloux, trous et graviers, bref le type même de pente que l’on n’ aurait aucune envie de grimper. Holà ! générale sur la dernière montée à l’arrivée d’André. Seul Gérard aura les jambes et l’énergie nécessaire pour monter intégralement les 20%, Didier en fera les ¾ – Alex , Jules et Nicole, une moitié, pour les autres, chacun jouera sa chance à un moment ou l’autre ….

Il balcone di Tuscu

Mardi 23 – Alice del Colle – Mollare en voiture – Mollare – Passo del Faiallol
Emoi dans le paddock, le départ en voiture et le chargement de la remorque pour Mollare changent le quotidien. Le groupe s’est renforcé avec Patrick (qui crèvera ses 2 chambres en même temps dans un tronçon pierreux pour s’apercevoir que la chambre qu’il transporte est celle de son épouse dont bien sur le diamètre de la roue est différent, Agnès, Roger (le mari de Nicole), Hervé, nous sommes maintenant 14.
Comme il ne faut rien jeter, la chambre à air éclatée nous permettra de mieux arrimer le sac à dos de Jules qui s’affaisse sur le pneu arrière. Quatorze, enfin pas pour bien longtemps.
Au sommet d’un petit col, je pars faire un autre petit col hors circuit croyant suivre Alex et Gérard (ou Nicole). En réalité le col n’est pas sur la route goudronnée mais sur une piste si bien que mes 2 compères reviennent sans que je les croise et …. de retour au col, damned ! personne ! No souçaï (pour prononcer à l’anglaise) me dis-je, j’ai la carte je les rattraperai au col suivant où nous devions déjeuner, c’était le principe, l’idée maitresse en somme, mais pour cela il eût fallu que je ne me trompasse point au carrefour suivant, et je me trompasse.
Je descendis donc au lieu de remonter, enfilai, croyant bien faire une rampe de 2,5 km à 14% pour réaliser réellement où j’étais. Un petit moment de solitude plus tard, je regrimpai ce que j’avais descendu, passai le col en trombe non sans regarder la mer et le village de Voltri quelques km avant Genova. Très belle Redescente (ambiance très alpine au départ) vers Masone puis Ovada pour rejoindre Alice del Colle. Je savais que j’aurais 38 km de plus à faire, il faisait beau, c’aurait pu être pire !
Arrivé à Ovada, au rond-point qui me ramène vers mes 38 km supplémentaires, concert de klaxon, je me dis, tiens 2 chauffards qui s’eng…. Le concert continue de plus belle, comme je ne suis pas un garçon qui se retourne dès qu’on le siffle, je mets encore quelques secondes à me retourner pour voir … de quoi il retourne ….., et là oh joie je reconnais au 1er coup d’œil la moustache de Fernand, venu avec 2 autres voitures (Pierre et Denis) au ravitaillement à Lidl.
La suite sera beaucoup plus cool en voiture, y compris les 2 derniers fameux km. La morale de cette histoire = Ne pas partir tout seul, un serre file vigilant et quelques numéros de téléphone dans sa besace. Et comme dirait Jeanneton la morale de cette morale c’est que quand vous vous retrouvez tout seul sur la route, même une carte Michelin en poche, le maillot du CTG constitue un signe de ralliement et un point de mire incomparable. Résultat, malgré le retour en voiture, c’est une journée à 110 km et 2300m.
La bière finale n’en aura été que meilleure.

Et dire qu’ils croient que l’on roule…

Mercredi 24 – Liaison Alice Del Colle – Barolo. – 68 km – 1400m
Sans doute un besoin de souffler, il y aura cette journée-là, plusieurs écoles. Rouler sur place et partir ensuite, partir à Barolo et rouler ensuite, ne rien faire …. Et nous nous retrouvons que Gérard et moi pour faire cette liaison. On a bien la carte, mais vous connaissez déjà ma faible capacité à la lire correctement…… On va donc rouler en crabe mais dans la bonne direction jusqu’à Loazzolo que nous n’aurions pas dû traverser. Alex, où étais tu donc ? Feignant de maîtriser la situation nous nous dirigeons alors sur Perletto.
La route est plus large dotée d’une vraie signalisation. Montée à Pedaggera, redescente (heureusement indiquée par un autochtone, car nous l’aurions complètement loupée) – Alex où étais tu donc ? – Le tandem, c’est le cas de le dire concernant Gérard, n’est pas vraiment homogène. D’un côté, l’aigle de Tolède que les 38,5° sur la rampe à 11%-12% et en plein soleil ne semble pas affecter, de l’autre, comment dire …. A 5,5 km/h, il n’y a rien à dire … bref c’était vraiment pénible.
Une dernière petite montée avant d’arriver en descente (oui c’est possible ici) sur Barollo.

Fabrique de Frisante – 4cts le litre !

Jeudi 25 – Barolo – Canale – Alba – Barollo 96 km – 1400m
Nous sommes 13 au départ, Roger et Patrick en moins et Jean François en plus. Nicole, et Agnès qui s’est rassurée, sont toujours là.
On distingue très difficilement le Viso pourtant très proche. La circulation est assez dense, nous sommes près de villes importantes (Alba) et la région est très touristique, le prix des bouteilles de vin en atteste. Un Barolo à 750€ ! C’était le prix il y a 5 ans d’un Château Margaux !!! – Personnellement rapport qualité/prix (et notamment la longueur en bouche) j’ai préféré le Barbera.
Cela n’engage que moi. Nous avons déjeuné, sans alcool, sur une aire de pique-nique, perdue au milieu de nulle part avec un bar à 200m pour le café (cf photo). Nicole nous fait part de ses observations sur : qui a perdu du « bidou » depuis le début de la semaine. Jules conclut ce moment par une sentence qui fera date : «Le volume de la Brioche dépend de la longueur de la baguette »
Proverbe de Viennoiserie, qui sait ? Un peu plus tard Jeannot fera connaissance, dans une descente avec le bitume, un peu de peau râpée, un dérailleur légèrement faussé, rien de grave, le gaillard est robuste. L’allure était heureusement plutôt lente mais le bitume déjà bien usé était très lisse à cet endroit.
Dégustation d’une gelati à Alba, où une partie de la troupe avait déjà ses habitudes (prises la veille). Le clou de la journée restera la découverte d’une machine à faire l’aqua frisante : 0,04€ le litre.
Elle était fraîche, elle pétillait. Comme nous n’avions pas la monnaie, j’ai mis la plus petite pièce que je possédais soit 50 cts, et nous avons tiré un litre. La machine s’arrête, André met une seconde pièce de 50 cts et nous découvrons alors qu’il suffit d’appuyer sur un bouton pour avoir les litres correspondants. 1€ – 4 centimes le litre, nous avions donc droit à 25 litres de frisante.
Même à 13 c’était plus que nous ne pouvions en boire et en stocker. Mais 13 gosses devant cette machine devaient être un spectacle à lui seul. Nous sommes partis, la fontaine à frisante coulait encore.

Vendredi 26 – Barolo – Paslotti – Barolo (Sud Est) 87 km – 1650m
Les 13 précédents sont toujours là. Le temps est maussade et lourd. Nous ne verrons ni les Alpes ni la mer. Jeannot qui se ressent de sa
chute, la hanche droite est endolorie et le grand pignon ne passe plus, sera avec Nicole, le serre file. On entendra à plusieurs reprises des éclats de rire venant de l’arrière. Déjeuner puis, c’est devenu le rituel, pause-café et à 16 heures, gelati.
Le soir André, smartphone en main, nous refera une démonstration en nous annonçant l’heure exacte et l’endroit du ciel où regarder pour voir passer la station orbitale dans laquelle tourne Thomas Pesquet depuis près de 5 mois. Nous la verrons passer au-dessus de nos têtes de Jeudi à Samedi, dernière soirée de notre périple.

Monastero Bormida

Samedi 27 – Barolo – Torre-Bormida – Barolo (Est) – 83 km – 1700m
Le reste de la troupe part faire un périple à partir de Morozzo qu’ils rejoignent en voiture. Nous sommes 5 à partir de Barolo, Alex, Didier, Gérard, Henri et bien sûr Nicole, toujours fidèle. Nous ferons le parcours à l’envers, pour revenir par le Sud en descente, le retour par le nord ayant déjà été fait au moins 2 fois (3 pour certains).
La chaleur est devenue plus supportable, on aura même une petite brise fraîche. Nous partons sur un rythme qui permet au club des 5 de rester groupés. Nous visitons systématiquement chaque belvédère et remplissons régulièrement les bidons d’eau fraîche.
Il y a de l’eau absolument partout, et c’est bien agréable. Dans la montée de Montelupo Nicole a aperçu et ramassé un billet de 20€ qui traînait sur la route (preuve s’il en fallait que le groupe rapide sait prendre son temps), qui fera tout à fait l’affaire pour la traditionnelle glace de 16 heures à Montforte d’Alba.
Ce circuit est manifestement très fréquenté par les cyclistes. Nous en verrons toute la journée, et notamment 2 très jeunes filles dont une avait un plateau ovale.
Ce sera notre dernière sortie.

Pour finir,
Merci d’abord à Bernard qui a travaillé sur ce parcours à partir de Noël 2016 et à Patrick qui en a fait le transfert sur Openrunner.
Et merci au nom des 14, à Alex pour la conduite du groupe tout au long de la semaine, sa vigilance sans faille nous a permis d’avoir le nez en l’air pour profiter du paysage. Personnellement j’ai trouvé la 1ère partie du séjour à Alice D. C. parfaite à tout point de vue (hôtellerie, accueil, environnement, aucune nuisances sonores), même si les pourcentages étaient très élevés.
A Barolo, le pourcentage était plus doux, mais les nuisances sonores importantes, rançon d’un secteur plus touristique (nombreuses voitures et camions dès le matin).
L’utilisation du GPS a démontré son utilité, et je crois que nous sommes plusieurs à désirer une véritable formation sur cet outil indispensable si on veut fréquenter les petites routes, voire les chemins, sans avoir à sortir sa carte à tous les carrefours. Le programme pourrait être le suivant :
Quel matériel conseilleriez-vous ? – Comment tracer une sortie ? (pour en évaluer la longueur et le dénivelé) – Comment la rentrer sur openrunner et/ou sur son GPS ? – les pièges à éviter ?.
Une belle semaine avec des souvenirs plein la tête.

Montforte d’Alba. Alex à la photo

2 Commentaires

    • Francis Larribe sur 31/05/2017 à 17:11
    • Répondre

    Voilà à quoi ça sert le CR des séjours : à voyager un peu avec le club poue ceux qui sont restés bloqués à Grenoble.

    Mais les % donnés me font froid dans le dos. Finalement, je me demande si je n’ai pas bien fait de rester chez moi.

  1. Super ton article Henri . Nous découvrons vos anecdotes de la semaine . Pour Nicole il y en avait 3 . La Nicole dont tu parles est la dame de Haute Savoie.

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