Retour à Le journal de mamie Paulette

Le journal de mamie Paulette : 13 août 1943

sommaire du journal

Ribérac – Mussidan – Bergerac = 52 km      total = 255 km

Ce matin débarbouillage extra rapide. Pas même de petit déjeuner dans notre chambre. Pourtant nous ne quittons l’hôtel qu’à 8h1/2. Sur la route nous rencontrons quantité de cyclistes car c’est jour de marché à Ribérac et tous ceux des environs y viennent. Nous nous asseyons pourtant sur deux grosses pierres, évitant l’herbe humide, afin de prendre notre petit déjeuner. Nous finissons alors le fromage de Voeuil.
Reprenant la route qui monte, nous trouvons force noyers et malgré les passants toujours nombreux, faisons notre provision. Du haut d’une carriole, une gamine semble me reconnaître (?)

Nous arrivons tranquillement à Mussidan, y trouvons un hôtel en réparation de menuiserie, et nous y arrêtons. Comme le déjeuner n’est qu’à 12h1/2 nous allons faire un tour. S’il faisait beau, nous nous baignerions dans l’Isle. Mais vraiment le ciel est trop gris et l’eau trop sale !

Déjeuner : bouillon et pain / salade de tomates / rôti de veau / Pommes de terre robe des champs / pêche et pomme

Nous ne quittons pas la table, et sommes désolées de voir que les derniers mangeurs débarrassent. Pourtant nous avons le temps de chiper 2 tartines de pain. C’est mieux que rien !
En payant, je cause, révèle mon origine de parisienne – mais on me déclare qu’on nous a reconnues comme telles à notre accent !!!… Ici aussi on souhaite la fin des hostilités et surtout la fuite des envahisseurs. On se promet même une bombance monstre à Noël.

Nous partons vers Bergerac mais nous arrêtons sous un noyer. Ici les noix sont plus mûres et nous les dégustons, sans toucher à notre provision.

La route est en plein bois. Il faut monter, mais, il faut descendre aussi et cela est merveilleux surtout à cause des virages. Jeannine en comte 29 dans une descente, ce qui représente au moins 2 km sans un coup de pédale.

Si les raisins ne sont pas mûrs, et les châtaigniers non plus, car nous y avons goûté, le tabac embaume, et c’est un plaisir de passer près des endroits ainsi cultivés et il y en a !…

A Bergerac, le sergent de ville nous indique des hôtels mais ne nous laisse aucun espoir. Pourtant nous finissons par trouver une chambre. Nous ressortons dans la ville, et à l’épicerie Cyrano (inévitable !) nous trouvons melon, pommes, raisins, et même poires si nous avions voulu.
Nous rentrons vite. Il me faut arranger le pneu arrière de mon vélo avant de nous baigner. Dans la ville on me donne un bout de pneu, et j’arrange à ma façon le dommage inquiétant (J’ai d’ailleurs vu ce matin à Ribérac un raccommodage de pneu fort intéressant)

Puis nous partons dans la Dordogne nous baigner.
Il faut prendre une barque pour aller dans l’île qui fait plage et  jusqu’à 7h nous poissonnons.

Retour à l’hôtel pour le dîner :

bouillon et légumes / gigot froid et cornichon / tomates farcies et pommes de terre / salade + melon / pêche

Si la Dordogne n’est jamais plus haute nous ne risquerons guère de nous noyer !

Translate »