Autour du Merdaret (exercices de révision)

À l’occasion de notre belle sortie du 18 Novembre 2015 au Grand Rocher, j’ai constaté que je n’avais plus bien en mémoire certains des itinéraires aboutissant au col du Merdaret. Dans la partie foyer de fond – Grand Rocher – Merdaret, le chemin est assez unique et on ne peut guère hésiter. En revanche, à partir du col, pistes et sentiers foisonnent. De plus, la “voirie” a parfois varié depuis l’époque où les “connaisseurs” dont parle Jacques Collina dans son récit fréquentaient assidûment les lieux. J’ai donc pensé que, si je voulais continuer à mériter ce titre aimablement décerné par Jacques, une remise à niveau de mes connaissances s’imposait. J’ai tenté de l’effectuer, en compagnie de Marie-Hélène, en deux sorties mixtes route – piste – sentier. Nous n’avons pas de VTT et nous utilisons des vélos 26″ un peu passe-partout, qu’on pourrait appeler “VTC” ou “gravel bike” , que nous équipons de pneus plus ou moins larges suivant l’objectif poursuivi. Une randonneuse avec des pneus pas trop étroits ferait aussi l’affaire.

Pour la première, le 30 Septembre de cette année, nous partons de chez nous (à proximité de Prabert), avec des pneus modérément larges (1.6″ et 1.75″) et, par l’itinéraire routier classique Barioz – Allevard – Fond de France, nous gagnons Le Pleynet. Ici commence une piste, carrossable mais pas entièrement facile, qui monte en direction de la crête. L’aboutissement le plus naturel de cette piste est Pincerie (vers 1900 m. d’altitude, un peu au-dessus du restaurant), mais on peut, à l’avant dernier lacet (1770 m. environ), couper à travers l’alpage pour rejoindre directement le col (1798 m.), comme un panneau y invite.

Arrivée à Pincerie de la piste venant du Pleynet

Arrivée à Pincerie de la piste venant du Pleynet

Nous avons trouvé cette année la grande ligne droite qui précède (entre le chalet des Fanges et le lacet) assez désagréable. Elle est toujours pentue (environ 12 %), mais cette année l’omniprésence de gros cailloux roulants augmentait la difficulté. J’ai en partie roulé sur les larges bas-côtés herbus, malheureusement interrompus, à intervalles rapprochés, par des fossés qui finissent par lasser et faire préférer la marche. En revanche, les 1500 derniers mètres, dont on voit la fin sur la photo ci-contre, sont en moyenne moins raides et moins caillouteux, et donc assez facilement cyclables. On aperçoit sur cette vue, au second plan, un tronçon de la piste qui part du dernier lacet (invisible ici) pour monter en direction du col des Oudis. Depuis Pincerie, tous les choix sont possibles. Si on vise le col du Merdaret, il suffit de suivre la piste qui y descend. Si on vise Pipay ou Prapoutel, le mieux  est sans doute de garder notre piste qui continue à monter après un virage (direction Sud-Ouest), en suivant approximativement la crête, jusque vers 1950 m environ, avant d’attaquer la descente. Une variante consiste à descendre à travers champs sur 150 m. environ pour rejoindre la piste (surlignée en rouge sur les cartes : tour du balcon des Sept Laux) qui monte rejoindre la précédente.

Entre Pincerie et le "carrefour Gypaète"

Entre Pincerie et le “carrefour Gypaète”

La piste désormais unifiée descend assez  fortement sur le premier kilomètre, un peu moins ensuite. Il y a assez souvent de larges bas-côtés en herbe, que l’on peut préférer à la piste elle-même dans les secteurs un peu pierreux, comme Marie-Hélène sur la photo ci-contre. À l’aplomb de Pipay, nous laissons à droite une piste qui semble y descendre directement, que nous n’avons pas expérimentée (ainsi d’ailleurs que plusieurs autres, en général plutôt raides, dont une qui monte en direction des Oudis). En poursuivant la descente, on parvient à un important noeud routier, où se séparent les pistes desservant Pipay et Prapoutel. Comme le départ du nouveau télésiège “Le Gypaète” se trouve ici, dans la suite nous appellerons cette bifurcation le carrefour Gypaète. Tout droit, on va à Pipay, à gauche à Prapoutel. Ces indications sont portées  sur le panneau qu’on aperçoit à gauche du carrefour sur la photo ci-dessous.

Au "carrefour Gypaète"

Au “carrefour Gypaète”

  Un peu au-dessus de ce carrefour, nous avons roulé 600 m. environ sur une piste dont le début est très gentil et qui, d’après la carte, permettrait de rejoindre le lac de la Jasse et le col des Oudis, au prix de pentes certainement plus méchantes, mais que des vététistes grimpent à l’occasion. La dernière partie de la descente sur Prapoutel est très pentue, avec de nombreux cailloux instables. Comme on ne peut pas trop sous-gonfler ces (relativement) petits pneus (ce ne sont pas ceux que vous voyez sur les photos, prises un autre jour), ils n’absorbent pas suffisamment les secousses et nos poignets sont heureux de retrouver quelques hectomètres de bitume dans la station. La piste forestière que nous empruntons ensuite est bien plus confortable, qui descend (essentiellement) rejoindre la route du Pré de l’Arc. Cette route, qui devait franchir le Pas de la Coche et rejoindre le Rivier d’Allemont,  si le projet d’un ancien ministre maire de Laval avait été mené à son terme, eut un temps le statut de route nationale. Elle permet encore aujourd’hui de rouler assez haut en direction du col, mais les 2 ou 300 derniers mètres de dénivelé se font vélo à la main ou sur l’épaule. En ce jour, elle nous permettra de nous laisser glisser jusqu’à la maison, terme d’une balade de 72 km environ, dont une petite vingtaine sur piste empierrée, et 2000 m de dénivelé.

Pour notre deuxième reconnaissance, effectuée le 22 Octobre 2016, nous décidons d’attaquer le Merdaret par sa face Est.

Au carrefour des 4 chemins

Au carrefour des 4 chemins

Nous partons de Theys, direction Le Rocharet et la forêt des Ramiettes. Il fait frais (1°)  dans les premiers lacets en cette belle matinée, mais pas beaucoup plus que sur le parking du Coléo le même jour à la même heure (un degré de moins seulement d’après les relevés de Patrick). De plus, les degrés de la pente compensent, en un certain sens, le manque de degrés Celsius. En effet, un peu avant le début de la forêt et jusqu’au carrefour des 4 chemins, on affronte souvent du 10-11 %, et les lignes droites entre les lacets sont de plus en plus longues. Aux 4 chemins, on perd le goudron mais aussi quelques % de pente. Et comme la piste qui continue à monter est excellente (au niveau du Plateau d’Emparis des meilleures années), on gagne sans forcer 2 km/h et il est inutile de dégonfler les gros pneus montés pour cette sortie ( 2″ et 2.2″). On suit jusqu’au bout cette piste, qui se termine à 1600 m. d’altitude environ en formant un petit rond-point que nous appellerons rond-point 1600 dans ce qui suit. En agrandissant la photo ci-dessous à droite, prise l’an dernier avant de commencer la descente du sentier, on peut apercevoir ce rond-point, au dessus du guidon de Marie-Hélène. C’est l’endroit où aboutit le sentier par lequel nous sommes descendus l’an dernier du Merdaret, après le Grand Rocher. Nous allons devoir l’emprunter en sens inverse, ce qui ne nous réjouit pas outre mesure, car nous ne l’avions  pas trouvé très confortable par img_4531-bis-lightendroits, même  le vélo à la main. Pour dire vrai, comme d’après la carte il y a deux sentiers descendant du chalet du Merdaret vers la forêt des Ramiettes, j’espérais un peu en trouver un meilleur ! Ce ne sera pas le cas. Il n’y a aucune autre possibilité en dehors de ce sentier. Il a pu en exister une, car près du début une balise ancienne, bien visible sur un rocher, indique un départ de GR sur la gauche, que nous avons essayé de suivre, mais la (faible) trace se perd au bout de quelques dizaines de mètres. Deux vététistes, apparemment bien équipés et aguerris, sont descendus pendant cette courte exploration, ce qui nous a évité un croisement problématique. En fait, en dehors de quelques passages très escarpés et glissants, nous avons trouvé le sentier presque moins pénible que dans l’autre sens.

À l'approche de l'alpage. On aperçoit Theys derrière le buisson à gauche

À l’approche de l’alpage. On aperçoit Theys derrière le buisson à gauche

À l’approche de la fin de la forêt, les courbes de niveau se desserrent, le sentier devient très agréable et la vue s’étend du balcon de Belledonne à la Chartreuse.  Peu après la barrière de l’alpage, le sentier bifurque : à droite, on descend vers le chalet du Merdaret … et son marécage. À gauche, on continue à monter tranquillement à flanc de colline, en suivant ce qui semble avoir été une véritable piste, aujourd’hui moins visible et engazonnée.

La "rocade" vue de l'aval

La “rocade” vue de l’aval

Cette sorte de rocade permet d’éviter à la fois la redescente et le marécage, et rejoint plus haut la piste, bien marquée et nettement plus pentue, qui descend du col au chalet. Sur la photo ci-contre à droite, on distingue à gauche la trace de la rocade, bien visible sur le terrain. À droite, la piste qui va au chalet. Quand, comme nous ce jour-là,  on vient d’en bas, il est clair qu’il faut emprunter la rocade. C’est moins évident si, comme l’an dernier, on vient d’en haut : il est alors plus tentant de se laisser glisser sur la piste qui descend, beaucoup plus visible, vers le chalet.

La "rocade", vue d'amont

La “rocade”, vue d’amont

Ce n’est pas le bon plan, car il faut alors gérer le marécage et une petite remontée. Il vaut mieux contempler la zone marécageuse d’en haut (elle a une très jolie teinte vert vif) que d’aller s’y mouiller les pieds comme moi l’an dernier. Sur la vue ci-contre, la rocade, assez peu visible, passe au niveau de la rupture de pente de la colline de droite, au tiers droit de la photo, devant les petits rochers où il nous fut très agréable de pique-niquer. Elle rejoint la piste du chalet à peu près au niveau de mon vélo. Sur le terrain c’est assez clair. Ensuite, sur les traces des trois courageux de l’an dernier, nous sommes montés à Pincerie, puis au point culminant de la piste avant de plonger à nouveau vers le carrefour Gypaète, (cette fois avec le confort de nos gros pneus dégonflés à 2 bars), où nous avons filé tout droit en direction de Pipay, qu’on atteint en 2 km après une descente suivie d’une remontée sans difficulté. De la station, nous suivons une piste facile sans déclivité notable, qui rejoint, en 6,6 km d’après les panneaux, l’avant dernier lacet de la piste de la forêt des Ramiettes,

Le nouveau visage de la piste à proximité du foyer de fond

Le nouveau visage de la piste à proximité du foyer de fond

au lieudit “Les Ramiettes” précisément (1490 m.) comme le signale un poteau indicateur. Il faut signaler qu’il faut ici descendre pour rejoindre le foyer de fond, contrairement à ce qu’indique le panneau, mal orienté (exactement parallèle à celui qui indique la direction du Merdaret), qui du coup invite malencontreusement le touriste à monter ! Comme le poteau est rond, il serait facile d’orienter le panneau fautif dans la bonne direction. Si par chance quelqu’un ayant qualité pour opérer la rectification lit ces lignes, merci à lui de corriger l’erreur ! On descend donc jusqu’aux 4 chemins, d’où une légère remontée conduit au foyer de fond. Sur la fin, le “Timberjack” qu’on aperçoit à droite sur la photo ci-contre a un peu reconfiguré la piste, mais pas au point de la rendre désagréable. Du foyer, il ne nous reste alors plus qu’une descente d’une douzaine de kilomètres, pour achever ce court périple (45 km et 1500 m environ).

L’an dernier, l’itinéraire initialement prévu après le Merdaret passait par Pincerie, Pipay et les Ramiettes. Il est entièrement cyclable avec une randonneuse équipée de pneus pas trop étroits, mais un vététiste ne le trouvera sans doute pas assez ludique, et lui préfèrera le “single technique” constitué par le GR entre le chalet et le rond-point 1600. Une solution intermédiaire est constituée par un autre GR qui démarre à gauche (pour qui regarde depuis le col) du chalet, auprès d’une croix (la plus à gauche des deux) et rejoint la piste citée précédemment entre Pipay et les Ramiettes. C’est un large chemin, parfois pentu et caillouteux mais sans passages compliqués. Je ne l’ai pas parcouru récemment, mais les vététistes l’utilisent.

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