Trente-six CTG au Trentino Veneto

TRENTE SIX CTG AU TRENTINO VENETO

Mardi 21 Août, 36 CTG dont 15 femmes, pour affronter le plus dur du séjour, je veux dire une journée de car, direction Folgaria, région du Trentino, avec Christian notre chauffeur.

Christian

Folgaria est une petite station de ski avec de belles pistes herbeuses à souhait qui donnent bien envie. Mais, on n’est pas là pour cela.

Mercredi 22 – Folgaria – Parrochia 63 km 1600m.

Nous passons tout d’abord devant une ancienne base de l’OTAN d’où émergent encore des fusées, factices paraît-il ! Déjeuner à Posina sous des ombrages sympathiques que nous a indiqué un Parisien qui a fait un héritage. En guise de digestion le paso di Xomo, 6 km seulement mais bien indigestes quand même par cette chaleur.

Au sommet je guette Brigitte, d’habitude devant moi vus les pourcentages, elle doit papoter ou alors une crevaison … Fernand, notre serre file National arrive, toujours pas de Brigitte. Le tel ne passe pas. J’envoie un sms précisant le nom du col Paso di Xomo !!! et redescend à Posina. Je saurai plus tard que Brigitte n’était pas seule, Pierre Coda et Gérard Raffin l’accompagnaient (faute d’avoir leur conjoint sur place personne ne s’en était encore aperçu). Bref ils avaient tous les 3 oublié un carrefour et fait un autre col encore plus pentu, le paso Borcola, dont Daniel, prudent, avait pris bien soin de contourner.

Jeudi 23 – Parrochia – Schio 60 km et 1350m

Nous entrons dans le Veneto. Ciel incertain mais notre météorologue (JP Etienne) nous assure qu’il ne pleuvra pas. Il nous donnera tous les soirs la météo du lendemain sans aucune erreur. Daniel nous a prévu une top Catinade, une passerelle suspendue d’une bonne centaine de mètres, la route étant partie depuis longtemps dans le ravin.

Les câbles qui l’arriment sont un peu lâches si bien qu’au milieu ça balance quand même un peu. Christine Carbone avec beaucoup d’appréhension, passera l’obstacle la tête haute, le mollet assuré et les fingers in the nose, on dira pour faire simple que Sergio a beaucoup moins aimé, et aurait bien voulu un coup de main plutôt que des conseils avisés certes, mais inutiles en pareil instant. Dommage pour lui, nous étions trop occupés à le prendre en photo. Comble de malchance, la passerelle est étroite et l’on s’y croise difficilement, ce qui, avec les guidons plats ne facilite pas la traversée. Daniel l’avait faite quelques jours auparavant avec le tandem !!! Annie Galland et Françoise Peltier ont bien apprécié la remontée caillouteuse sur la route où leurs vélos électriques pesait lourd sur les bras. Rassurez-vous, elles ont trouvé de l’aide. Le paysage est magnifique avec ses grandes falaises et on comprend mieux à cet endroit pourquoi la région s’appelle les Petites Dolomites. Notre étape à Schio est dans la plaine où nous retrouvons la chaleur et apprécions la climatisation de notre hôtel.

Vendredi 24 Schio – Semonzo del Grappa 65 km 1350m

Comme l’annonçait parfaitement le pitch de notre voyage, notre route est en balcon sur les contreforts du Mont Tendo, une magnifique route panoramique avec des épingles à cheveux bien raides au-dessus de la plaine du Brenta. Les costauds (Eric, Isabelle, Jules, Jean Pierre G. Didier) qui auront fait ce jour là une variante échapperont de peu à l’orage. Patrick Lachaud et Régine nous rejoignent à l’hôtel, le repas est particulièrement copieux et gouteux.

Samedi 25

Le temps menace, mais tiendra bon. C’est la journée de repos à Semonzo et qui dit repos dit …. Vélo, plusieurs parcours proposés, le Finestron (que nous choisirons avec Didier sans jamais le trouver, le GPS ayant perdu les pédales) ou une balade dans les collines (Paul Levart et Christian Jeandey). Mais il y aura aussi une improvisation de Daniel C. largement suivie autour de l’hôtel dans la plaine et last but not least la montée du Grappa faite par nos costauds sur une route évoluant entre 8 et 12% réalisée par Jules, JP Guiga, Eric et Isabelle.

A 15h nous prenons le car pour faire du shopping dans un grand magasin de vélo et surtout visiter Bassano, son château, ses remparts et son magnifique pont de Bois dont le tablier s’est affaissé de 80 bons centimètres et requiert des travaux de réfection urgentissimes. Une forte pluie nous ramènera à l’hôtel.

 Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le Grappa fut le refuge des partisans.  Ce fut aussi le lieu d’une sanglante exaction des nazis et des fascistes de la République de Salò. Les combattants qui ne furent pas tués sur place furent pendus publiquement à Bassano del Grappa. Les fascistes employèrent dans l’opération entre 15 000 à 20 000 hommes pour débusquer et affronter les 1 500 partisans cachés dans les villages et les pentes de la montagne. Ils furent brûlés vifs dans une caverne à quelques mètres de l’ossuaire actuel » (Wikipedia)

Dimanche 26 Semonzo – Fener 53km 1750m

1500m à prendre en 27km, et ce n’est pas la route la plus difficile faite la veille par les costauds. Une pluie fine mais qui ne durera pas nous accueille au sommet. C’est, avec la passerelle, sans conteste le deuxième temps fort de notre séjour. Ce monte Grappa de 1775m est surtout pour les Italiens un haut lieu de la Guerre de 14/18, un peu notre Verdun si je peux oser cette comparaison. La montagne est truffée de casemates, de tranchées, de galeries, de trous qui témoignent de la violence des combats. Se sont affrontés là Austro-hongrois et Italiens qui ont tous deux leur cimetière au sommet inauguré en 1935 où gisent 10.000 austro-hongrois et 12600 italiens. Une telle hécatombe donne bien la mesure de l’âpreté de la bataille, car une toute petite minorité de ces hommes ont été identifiés.

« Durant la Première Guerre mondiale, après la défaite italienne de Caporetto (aujourd’hui Kobarid en Slovénie), le Grappa devint le pivot de la défense italienne. Les Autrichiens tentent à plusieurs reprises mais en vain de prendre cette position qui donne accès à la plaine veneto-frioulane. Depuis des postes fixes d’artillerie installés dans des cavernes construites dans la roche, les italiens dominaient et tenaient le front sous contrôle jusqu’au Montello , le long d’une ligne partant du monte Valderosa jusqu’au colle Caprile.» (Wikipedia).

Après une magnifique descente panoramique nous accédons à l’hôtel où nous aurons encore droit à un diner pantagruélique.

Lundi 27 Fener – Spera 71 km 1630m

Nous commençons là, la 2èm partie de notre périple et donc le retour vers folgaria. L’achat du pique-nique va bien nous prendre ce jour-là une bonne dizaine d’épiceries et panificias avant d’entrer sur une route à très forte circulation qui nous mènera de Fener à Feltre. Camions et voitures nous frôlent en continu. Cela ne durera heureusement qu’une petite vingtaine de km.

Arrivée à Feltre, je me dois maintenant de vous révéler un incident que j’étais le seul jusqu’ici à connaître, avec bien sûr Daniel C. La gravité des faits m’oblige à vous donner l’info. Nous avons tous échappé à un terrible accident. « Un glissement de terrain a fait s’écrouler 260.000.000 de mètres  cubes de terres et de roches dans le lac de retenue du barrage de Vajon , à plus de cent dix kilomètres à l’heure, barrage situé en amont de Feltre… Il emporte les lignes d’alimentation électrique, plongeant Longarone dans le noir. Le glissement de terrain provoque deux vagues de 25.000.000  mètres cubes d’eau, l’une se dirigeant vers l’amont, l’autre vers l’aval. Celle se dirigeant vers l’aval passe par-dessus le barrage. Les masses d’eau de celle se dirigeant vers l’amont reviennent ensuite en arrière et passent à leur tour par-dessus l’ouvrage. Ce puissant débordement de cent cinquante mètres de hauteur a détruit les localités de LongaronePiragoRivaltaVillanova et Faè, puis touche de nombreux autres petits villages alentour (CastellavazzoErto e Casso…). Avant même l’arrivée de l’eau, l’onde de surpression atmosphérique qu’elle génère produit des vents violents qui causent de nombreux dégâts. On estime à environ mille neuf cents le nombre de personnes tuées par le « mégatsunami ». Le barrage, lui, n’a pratiquement pas été endommagé. ( Wikipedia.)

On l’a échappé belle c’est vrai, mais cette catastrophe, bien réelle, elle, ne s’est déroulée que le 9 octobre 1963, à 22 h 39. Sans mauvais jeux de mots, de l’eau est passée sous les ponts depuis.

Sur ce trajet 2 groupes de costauds décident de faire des variantes. Isabelle, Eric, Didier et votre serviteur décident de faire après Spera, le Paso Manghen, 23 km de grimpette qui finit entre 12 et 15% avec un panorama magnifique sur des pâturages escarpés, des ruminants souvent sur la route et une sortie dans un cirque que l’on ne devine toujours pas alors que le sommet à 2047m n’est plus qu’à 3 km. Jules et JP Guiga sont déjà venus là et optent pour un col parallèle : le Passo 5 Croci une autre joyeuseté à 2018m dont une longue partie n’est pas bitumée, ce qui n’arrange rien. La pente dépassera souvent les 15 et même 20% ce qui, vu le revêtement, rend la montée d’autant plus difficile. Voir sur ce point le compte rendu de Jules qui fait froid dans le dos et vous glace les quadriceps

Mardi 28 Spera – Folgaria 51 km 1360m

Le beau temps s’est bien installé, mais l’ambiance générale est à la sieste, l’humeur du peloton est boudeuse, faut dire que c’est notre dernier jour. Nous commençons par 30 km de piste cyclable entre pâturages et vergers de pommes et de vignes. Sans préambule, la montée de Carbonare fait bien mal aux jambes. Le redémarrage après le déjeuner se fait dans une lenteur calculée comme pour prolonger un peu encore cette magnifique semaine. Revenus à l’hôtel, Christian notre chauffeur nous redescendra en ville (notre hôtel est au-dessus de Folgaria) pour d’éventuelles emplettes et surtout pour boire un dernier coup ensemble. Je n’oublierai pas ici de remercier Daniel, à tout seigneur tout honneur, pour sa souplesse d’auteur prêt à toutes les modifications que suggère la configuration du terrain ou l’état des troupes.

Dany pour le temps passé en logistique, trouver un hôtel tous les jours n’est, à l’évidence, pas chose simple. Régler les problèmes quotidiens, clés oubliées, notes en suspens etc etc…

Et enfin Fernand – notre Gaulois à nous, le grand ordonnateur de la remorque à vélo, notre responsable sécurité, notre Serre file quotidien à qui nous donnons trop souvent l’occasion de pousser quelques g………. Faut dire que nous avons bien souvent le chic pour nous arrêter à 36 vélos dans un virage, un carrefour ou tout simplement au milieu de la route. A croire que nous pensons d’emblée que les automobilistes Italiens (parfois peu coopératifs) nous éviteront.

Bref une superbe semaine, un tracé exigeant, ne croyez surtout pas que le peu de km réalisés soit synonyme de facilité, il y avait de la pente.  Le Mont Grappa en vedette Américaine, une passerelle en vélo et une bonne humeur générale, ont été les ingrédients de cette version 2018. A se revoir en 2019

 

1 Commentaire

  1. Se dresse devant nous le monument ‘L’Ossario’ pour nous remémorer cette leçon d’histoire
    Merci pour ce documentaire

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